Le 23 juin, Emmanuel Macron a fait paraître dans la presse régionale une « lettre aux Français ». Il commence par justifier sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale par la « défaite lourde » de la majorité, mettant en cause entre les lignes son Premier ministre et son gouvernement de manière assez peu élégante.
A la question de savoir qui gouvernera la France à l’issue des élections législatives, le président distingue trois blocs : l’extrême droite, La France Insoumise et ses alliés, enfin le « bloc central d’Ensemble pour la République ! ». Il critique l’extrême droite, qui ne « propose rien concrètement » au sujet de l’immigration et de l’insécurité (ce qui est à l’évidence faux et il n’est pas sûr que ce mensonge soit électoralement payant…), qui « ignore le changement climatique et ses conséquences » et qui augmentera les impôts. Il critique l’extrême gauche et la gauche, ensuite et moins longuement, en se référant à la laïcité et à l’antisémitisme, à ses divisions « sur la réponse à apporter au changement climatique », sous-entendu sur la question nucléaire, et à « une augmentation massive des impôts ». Il sera noté que, compte tenu de l’état des finances publiques et afin d’éviter un effet boomerang, Emmanuel Macron se garde bien de parler des conséquences désastreuses de ces deux programmes sur la dette publique…
Le chef de l’État défend la « troisième voie » qui, mantra du président, « protège » et qui seule peut faire barrage aux extrêmes. Ce bloc central « continuera les réformes », est-il écrit, alors même qu’aucune réforme d’ampleur n’a été faite depuis 2017, si bien qu’avant de les « continuer », on ferait bien de les entamer… Et il s’agit de continuer les réformes notamment pour « investir dans les services publics (on ne savait pas qu’il pouvait s’agir d’un investissement…) sans impôts ni dette supplémentaire », humour involontaire sans doute puisque le Président est responsable d’un accroissement de la dette à hauteur de plus de 1.000 milliards d’euros et que, au global, la fiscalité est toujours au firmament des pays civilisés.
Il reprend ensuite son argumentation habituelle : nous avons beaucoup fait, vous voulez du changement, je vous ai compris. Ce que le chef de l’État a compris, c’est la volonté de répondre aux intentions de vote des Français à trois égards : l’insécurité pour couper l’herbe sous le pied du Rassemblement national, la « justice sociale » pour couper l’herbe sous le pied de la gauche et de l’extrême gauche, et, de manière vague, le « malaise démocratique » qui renvoie tout aussi brumeusement à « la manière de gouverner » (traduisons : la forme comme d’habitude plutôt que le fond). On en vient à se demander qui est au pouvoir depuis sept ans…
Il clôt sa lettre en martelant, à l’intention de ceux qui voudraient le bouter hors de la place, qu’il « agira jusqu’en mai 2027 », donc que non seulement il ne partira pas, quelle que soit l’issue des élections, mais encore qu’il compte bien exercer tous ses pouvoirs constitutionnels jusqu’au terme de son mandat. Avis aux futurs cohabitationnistes !
En substance, Emmanuel Macron est un adepte de la « troisième voie » depuis 2017, entre le capitalisme et le communisme, autrement dit pour le maintien d’un « modèle social » français unique au monde et dont on connaît les désastreux résultats. Il y ajoute, explicitement cette fois, une nouvelle « troisième voie », entre les extrêmes, celle de ce qu’il nomme « l’arc républicain », un extrémisme du centre, sans idées et sans résultat.
Incorrigible et pathétique fin de règne.
4 commentaires
Si il avait compris ce que voulaient les français, il s’en irait…
Macron: l’anti de Gaule !
En c conclusion : pas de changement ! le « en même temps » perdurerait !!
Comment se débarrasser de ce mauvais président qui colle à nos basques comme le sparadrap du capitaine Haddock ?
Il veut être « l’arc republiczin ». Un « arc » n’a jamais atteint aucun but, c’est la flèche qui l’atteint!
Choisissons donc plutôt la »flèche republicaine »!