Dans une interview donnée au Journal du Dimanche daté du 31 mars 2024, Patrick Martin, le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), n’y va pas par quatre chemins.
D’abord, il se dit inquiet de l’activité économique qui tourne au ralenti, comme l’ont montré les piètres recettes de TVA et d’impôt sur les sociétés en 2023. Patrick Martin est aussi inquiet pour la croissance en 2024. Il le dit tout net : « Atteindre 1% de croissance cette année (ndlr : comme le prévoit Bruno Le Maire, après avoir prévu 1,4% il y a quelques mois seulement) est très ambitieux. La prévision de la Banque de France autour de 0,7%, voire 0,8% semble plus réaliste ».
Le patron des patrons est très critique envers le Sénat qui a voté contre le traité de libre-échange avec le Canada. C’est un « non-sens » s’exclame-t-il. Il rappelle, comme l’a fait l’IREF, que « cet accord est extrêmement profitable à l’Europe et à la France, y compris pour les filières agricoles ».
Patrick Martin est également préoccupé par les dépenses nouvelles qui se profilent. Car, si le secteur privé a commencé à détruire des emplois au quatrième trimestre 2023, le secteur public continue d’embaucher. Ainsi, « 60 000 emplois ont été créés dans les fonctions publiques en 2023. On nous annonce même, insiste le président du Medef, une perspective de 70 000 nouveaux emplois dans le public en 2024. Vu l’état actuel des finances publiques, cela interroge ! »
Enfin, le responsable patronal s’interroge à propos des économies budgétaires annoncées. Il craint que le Gouvernement ne les cherche pas au bon endroit, c’est-à -dire « sur les dépenses de fonctionnement des fonctions publiques ». Ainsi se dit-il inquiet de la remise en cause de la suppression de la CVAE, rappelant au passage que les « entreprises françaises supportent encore à ce jour 60 milliards d’impôts de production de plus et autant de charges sociales que la moyenne des entreprises européennes ». Pour Patrick Martin, aucun doute possible : « Si l’on veut être compétitif et attractif, c’est à cela qu’il faut s’attaquer ».
Nous suivrons, en revanche, plus difficilement Patrick Martin sur le terrain des aides. Il craint que le Gouvernement ne les diminue. Le patron des patrons semble aussi admiratif devant l’Inflation Reduction Act (IRA) américain et ses 1 000 milliards de dollars de crédits d’impôt, oubliant un peu vite que cet argent ne sort pas de nulle part et qu’il est en train de creuser le déficit de l’État fédéral.
Le patronat serait vraiment cohérent s’il réclamait la baisse des impôts en parallèle de celle des aides qui ne viennent que fausser la concurrence, entraver le libre marché et participent de ce « capitalisme de connivence » que nous combattons.
3 commentaires
Mais le MEDEF est un pur produit du capitalisme de copinage. De ce fait, il ne lui viendrait pas à l’idée de simplifier massivement la fiscalité. Son intérêt est que l’argent (public?) coule à flot.
Bien vu. Ce capitalisme de connivence est odieux. Je me souviens de pathétiques réunions avec le préfet ou beaucoup de patrons ne savaient que tendre la cebille au lieu de se remettre en cause et de progresser.
Les gros irresponsables ils ont bien favorisé les migrants espérant que toute la racaille que les autres pays ne veulent plus vont venir travailler pour 4 sous de l’heure ! le dill et le vol paye bien mieux et pour les pires on assassine pour empocher un contrat ou si on se fait prendre devenir rentier de la République le restant de leur vie.
Maintenant au lieu de gémir parce que vous les avez soutenus et élus les responsables de la déroute Républicaine prenez en qu’à vous même et faites le nécessaire pour virer toute cette Républicaine ce serait votre devoir mais en avez vous le courage ?