Les comptes de l’Elysée devraient afficher un trou de 12 millions d’euros à la fin de l’année

Avec la publication des documents annexés au projet de loi de finances pour 2024, il est désormais possible de constater le dérapage des comptes de l’Elysée pour l’année en cours.

Le budget, initialement prévu à 115 M€, devrait être aggravé à hauteur de 12,4 M€, soit une facture finale de 127,4 M€, en augmentation de 12 % par rapport à l’année précédente. Une situation que la présidence de la République justifie par l’inflation, de l’énergie et des prix alimentaires notamment, et par « une très forte activité présidentielle ».

Même si les intéressés ont promis de ramener le chiffre du déficit à 9,1 M€ via un coup de rabot de 5 % sur le budget proprement administratif du Palais, les sommes allouées aux voyages du chef de l’Etat demeurent exceptionnellement hautes, à 21 M€.

Depuis l’entrée en fonction d’Emmanuel Macron, la dotation des administrations directement à son service a continué d’augmenter : en 2019, elle s’établissait à 105,9 M€, un chiffre énorme encore plus si on le compare aux 2,3 M€ annuels dépensés pendant les mandats du général de Gaulle et aux 3,7 M€ déboursés sous François Mitterrand.

Les dépassements de budgets sont d’ailleurs fréquents à l’Elysée (seul François Hollande avait fait un effort en limitant ses frais à 100 M€), qui se fait régulièrement épingler par la Cour des comptes sur la question, la seule à s’y intéresser depuis, notamment, que les parlementaires ont cessé de le faire avec le départ de René Dosière de la Chambre basse en 2017.

Or, l’efficience des crédits dépensés est mal évaluée et peu ou pas remise en question, ce qui dans un grand pays démocratique, devrait amener le contribuable et l’électeur à s’interroger, surtout dans le contexte actuel de déficits galopants.