La publication du rapport annuel d’évaluation des lois de financement de la Sécurité sociale par la Cour des comptes réserve, cette année, une bien mauvaise surprise au gouvernement : malgré une réforme des retraites accouchée dans la douleur, les comptes sociaux ne seront pas rétablis à horizon 2030.
En 2022, le solde de la branche retraite de la Sécurité sociale et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) s’élevait à -3,9 Mds€ et devrait, par la suite, peu à peu plonger dans les abysses du déficit en 2025 (-8,8 Mds€) pour se stabiliser à -5,7 Mds€ en 2030.
A cette date, le report de l’âge légal de la retraite aurait dû produire 11,5 Mds€ d’économies qui seront rabotées de 4,4 Mds€ : en cause, les mesures d’accompagnement diverses et variées obtenues par les pressions de telle ou telle coalition d’intérêts qui ont brisé l’élan de la réforme. Lesquelles mesures s’appliqueront d’ailleurs plus rapidement que les économies et se traduiront même par un surcoût en 2024, puis atténueront tellement la baisse des dépenses que le gain espéré ne sera que d’1 Md€ en 2025 et 2 Mds€ en 2026.
Eu égard à la persistance des déficits de l’assurance maladie, le fameux « trou de la sécu » devrait ainsi s’établir aux alentours de 13 Mds€ en 2025 et en 2026.
Pour rappel, en mars 2023, avec seulement 1816 naissances, la natalité s’est établie au plus bas niveau depuis 1994, ce qui ne permet pas d’assurer le remplacement des générations. Dans cette perspective, seule l’introduction progressive d’un régime par capitalisation apparaît comme une solution viable à long terme. En attendant, il est probable que l’âge légal de départ à la retraite sera encore relevé en 2028, après l’élection d’un nouveau président de la République.
5 commentaires
L’on voit bien l’incommensurable incompétence de Macron et sa clique ! CQFD !
Les budgets misérables de la Justice, de la santé, du social sont constamment étranglés au profit de l’hystérie climatique ruineuse et de notre soumission à la politique hégémonique américaine suicidaire,
Tant que les privilèges et le nombre des services publics et des rentiers de la République ne seront pas abolis ou sensiblement réduits on peut piller le privé autant que l’on voudra cela ne suffira jamais.
C’était prévisible dès le départ de la réforme. Pourquoi ?? C’est tout le système qui est à revoir et pas seulement l’âge de départ à la retraite, contrairement à tout ce que certains syndicats nous rabâchent depuis des mois.
Nous en sommes à la nième réforme des retraites dont les gouvernements qui les ont pondues ont toujours prétendu que ce serait la dernière ! Le vice de toutes ces manoeuvres est qu’aucun président n’a eu le courage de faire table rase des régimes spéciaux et de faire un pas en avant puis deux en arrière sur une capitalisation partielle.