Pas étonnant, selon  Denis Grozdanovitch, que la poésie soit de nos jours tant délaissée !  La prétention intellectuelle et  le désir d’obscurantisme  n’ont  rien d’attractif. « Ne fermez pas vos portes, orgueilleuses bibliothèques… ». L’art abstrait n’attire pas celui  qui attend une révélation en osmose avec le réel.   L’ expression, souvent bien trop conceptualisante, outrage celui qui ne la comprend pas. Or la mission de l’artiste  est de partager cette transe poétique ressentie  à la vue des petites choses, d’apaiser l’angoisse suscitée par le passage du temps en redonnant  sens  à l’intime et sa raison d’être à l’empathie. L’auteur  se défend de toute idéologie.
Il présente en vrac  toutes ses expériences vécues, ses découvertes poétiques, ses intimes impressions. Il en conclut que l’absurdisme de l’existence a pour   antidote  les « éphémères vermeilles du quotidien » et que seul un vaillant courage peut contrer le nihilisme ambiant engendré par une société ultra-technicisée. Le lecteur est en droit de regretter que ce livre évolue plus dans le sens d’une critique littéraire que vers une création poétique personnalisée. Puisse le prochain livre du professeur d’échecs et de philosophie être  exclusivement un recueil de poèmes ! Car c’est indéniable, D. Grozdanovitch a l’âme d’un poète-jardinier qui rêve d’embellir la terre d’ici-bas…
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