En début de semaine, l’Eurogroupe – réunion informelle des ministres des Finances des États membres de la zone euro – s’est réuni pour faire le point sur les conséquences économiques de la guerre en Ukraine et son impact sur les finances publiques. Selon la Banque de France, la crise internationale devrait coûter de 0,5 à 1,1 point de croissance à notre pays et engendrer une inflation comprise entre 3,7 et 4,4% cette année. Ce sera d’ailleurs peut-être plus.
Au moment où la relance était censée redémarrer l’économie, le risque est d’arriver à une situation de croissance molle et d’inflation galopante : la stagflation. Dans ce contexte incertain, les ministres des Finances de la zone euro ont publié une déclaration appelant à ce que la politique budgétaire des Etats membres demeure « agile et flexible ».
Début mars, la Commission européenne avait adopté une position plutôt neutre sur la question, se disant même prête à des ajustements, ce qui constitue une position assez inhabituelle pour ses technocrates rigides.
L’Exécutif européen a également laissé entendre, par la voix de Paolo Gentiloni, commissaire à l’économie, qu’il pourrait bien prolonger la suspension au-delà de la fin de l’année des règles de rigueur budgétaires du Pacte de stabilité et de croissance (PSC), à savoir la limitation du déficit public annuel à 3% et de la dette publique à 60% du PIB.
La guerre en Ukraine et la crise sanitaire ont fait émerger une question : les critères de Maastricht ne seraient-ils qu’un chiffon de papier arraché par les Allemands lors de leurs négociations pour le passage à la monnaie unique dans les années quatre-vingt-dix ? C’est assurément ce que pense le gouvernement français qui ne les a pas plus respectés en temps de crise qu’en période de stabilité.
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Stabikité ? Qui s’en soucie de cette règle ?
Il porte bien son nom ce Gentiloni avec ces 60 % personne ne lui à dit qu’ont en est à 350 et l’Italie probablement pas loin derrière !
Bien à vous