Mélenchon vs Zemmour : duel des extrêmes. Avantage Zemmour !

Le débat s’annonçait palpitant entre deux grands tribuns que tout oppose. La soirée a été divisée en deux parties, l’une sur la sécurité et l’immigration, l’autre sur l’écologie. Éric Zemmour était dans son élément : lui le chroniqueur détesté de toute l’intelligentsia française est passé maître dans l’art de débattre sans fiche. Mélenchon est apparu emprunté, lisant et prenant régulièrement des notes, demandant même une interruption pour ramasser son stylo.

Sur le fond, Éric Zemmour a déroulé ses arguments sur l’immigration, cause selon lui de l’insécurité et de la délinquance, revendiquant la nécessité de revenir à une politique d’assimilation. Le candidat LFI a, lui, revendiqué la créolisation de la société comme processus historique et inéluctable. Sur le volet économique et social, Éric Zemmour a posé les bons constats, il a accusé l’Etat providence obèse de saper la richesse et d’appauvrir la société, mais sans proposer de réelles mesures de baisse des dépenses ou des impôts.  Tout juste a-t-il suggéré la baisse des impôts de production. Mélenchon a, lui, répété ses habituelles palabres : taxer les riches et soutenir les pauvres, plus de redistribution et plus de taxes.

Les deux célébrités médiatiques ont semblé d’accord sur la nécessité de revenir à un protectionnisme économique, sans en mesurer les conséquences ni sur les consommateurs, ni sur notre industrie et nos services. Zemmour explique que la disparition de l’industrie de la France est due à la concurrence de la Chine. Il oublie le rôle de notre fiscalité et de l’hyper réglementation ! Sur l’écologie, il a mis Mélenchon devant ses ambiguïtés notamment sur les éoliennes, rappelant le rôle prépondérant du nucléaire dans l’économie, ajoutant assez finement qu’il n’y a jamais eu d’accident nucléaire en France. Enfin, sur les questions sécuritaires, Mélenchon a démontré qu’il ne comprenait rien à ce que ressentent les Français. Il a proposé la suppression des BAC et des BRAV, deux unités spécialisées qui interviennent dans les cités les plus sensibles pour tenter d’y maintenir l’ordre. Zemmour a semblé s’amuser de cette proposition et a déroulé des faits et des chiffres pour confondre son opposant.

BFM a innové en nous proposant un « fact checking » en direct, un exercice assez ridicule tant les « spécialistes » mobilisés par la journaliste étaient idéologiquement orientés et peu fiables. Il aurait été plus pertinent de questionner les sources des chiffres et données mobilisés par les invités.
On retiendra avec plaisir la tirade de Zemmour sur les connivences de Mélenchon avec des régimes communistes et dictatoriaux comme le Venezuela et Cuba. Il a rappelé que Mélenchon n’avait jamais condamné les crimes des régimes stalinistes et maoïstes. Il répondait à « l’insoumis » qui lui faisait la morale sur la démocratie et sur le danger qu’il représentait pour celle-ci. Éric Zemmour a montré qu’il pouvait débattre avec n’importe qui et désarçonner même un Mélenchon, reconnu pour ses qualités oratoires.

Malheureusement, l’économie n’a été que peu abordée par les deux débateurs, sans doute parce qu’ils n’ont qu’une piètre connaissance de celle-ci. Au demeurant, aucun des deux polémistes n’est libéral. C’est ce qui ressort sans ambiguïté du débat.