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Assurance chômage : revoir le fonctionnement de l’Unédic

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L’Unédic vient de publier ses prévisions financières pour l’année 2016 : pour l’organisme chargé de l’assurance chômage, le taux de croissance devrait grimper à 1,5% (contre 1,2% en 2015), le nombre de demandeurs d’emploi devrait baisser, et le déficit devrait passer à 3,6 Mds d’€ (contre 4,4 Mds d’€ en 2015, soit le déficit le plus important des 20 dernières années). La dette de l’Unédic atteindrait alors les 29,4 Mds d’€, alors que l’assurance chômage est déjà structurellement endettée depuis 2008 et qu’elle connaît des déficits depuis le début des années 2000.

Avec une inflation prévue à 0,2% en 2016, le taux de croissance de l’activité serait suffisamment important pour stimuler la création d’emplois suffisants pour compenser l’augmentation de la population active et stabiliser voire réduire le chômage. Mais malgré cela, le nombre de chômeurs indemnisés ne devrait pas évoluer à cause des rechargements de droits décidés par la convention d’assurance chômage de 2014, et les dépenses d’allocations devraient donc augmenter de 0,9%. Il est donc temps de revoir le fonctionnement de l’Unédic afin de remettre cet organisme sur la voie de la bonne gestion budgétaire et de l’efficacité économique pour le retour à l’emploi.

Réviser les modalités d’attribution de l’ARE, sa durée et ses montants, pour combattre le chômage de longue durée

S’il est possible que le déficit de l’organisme chargé de l’assurance chômage se réduise l’année prochaine (à condition que les anticipations de croissance s’avèrent justes), il n’est pas acceptable que les prestations versées par un organisme chargé d’une mission de protection sociale soient durablement supérieures aux recettes. C’est pourquoi il est impératif de revoir le fonctionnement du versement de l’ARE (allocation d’aide au retour à l’emploi), pour limiter la durée, les montants, et les modalités d’attribution des versements de l’allocation. Par exemple, le dispositif de cumul de l’ARE et d’un revenu d’activité est sans limite de durée, ce qui entraîne des coûts importants pour l’assurance chômage. Une note de Pierre Cahuc et de Corinne Prost pour le Conseil d’analyse économique montre d’ailleurs que la possibilité de cumuler un revenu d’activité avec l’indemnisation chômage conduit les demandeurs d’emploi à conserver longtemps des positions professionnelles précaires, en enchaînant les contrats courts et en refusant de chercher un autre emploi plus durable.

Le chômage de long terme est la conséquence (entre autres) d’une durée trop étendue de l’indemnisation chômage. En effet, la théorie micro-économique montre que tout individu cherche à maximiser son utilité (ou son revenu dans le cas présent) en minimisant les coûts. C’est pourquoi le maintien d’une indemnisation élevée sur une longue période incite les individus à préférer le chômage à l’activité, car ils peuvent éviter les coûts de recherche d’un nouvel emploi et les coûts d’opportunité d’une embauche (mauvaise rémunération, efforts physiques et/ou intellectuels, temps de transport, perte de temps de loisir, etc.). Une longue durée et une bonne indemnisation chômage ont donc tendance à inciter les chômeurs à maintenir leur statut de chômeur plutôt qu’à revenir sur le marché du travail en faisant preuve d’une démarche réellement active de recherche d’emploi.

Revenir aux objectifs initiaux de l’assurance chômage

L’assurance chômage est, en l’état, un puissant mécanisme de désincitation au travail. En effet, en augmentant la durée ou le montant d’indemnisation du chômeur, la désutilité du travail augmente, et toutes choses égales par ailleurs, le chômage augmente car le coût d’opportunité est supérieur au salaire d’équilibre. Souvent, en situation d’incertitude ou de croissance atone, le travailleur va préférer le loisir aux efforts ; c’est pourquoi lorsque l’indemnisation est supérieure au revenu nécessaire aux dépenses de la vie courante, le maintien dans une situation de non-emploi peut être volontairement préféré par le chômeur.

L’assurance chômage doit donc retrouver sa fonction initiale, qui est celle d’assurer les risques liés à la perte d’un emploi et de permettre aux salariés licenciés de retrouver un emploi rapidement sans souffrir d’une chute brutale des revenus. Elle ne doit pas enfermer les demandeurs d’emploi dans une vie de précarité ou d’assistanat, où la dépendance vis-à-vis de l’allocation finit par entretenir le goût de l’oisiveté et le mépris du travail.

S’inspirer de l’assurance chômage américaine pour revenir au plein-emploi

Comme l’ont souligné Pierre Cahuc et André Zylberberg dans leur ouvrage Le chômage, fatalité ou nécessité ?[[Pierre Cahuc et André Zylberberg, Les Ennemis de l’emploi : Le chômage, fatalité ou nécessité ?, Paris, Flammarion, 2015 [2004]]] le marché du travail doit être analysé comme un processus de destruction créatrice. Le problème du système d’assurance chômage à la française est qu’il ne favorise pas un renouvellement assez rapide de la force de travail. Il entretient les chômeurs dans une spirale d’assistanat, de démotivation et de découragement par rapport à la perspective d’embauche, alors qu’il devrait être un vecteur dynamique d’impulsion, d’entrain et d’adaptation aux évolutions professionnelles, technologiques et sociales de la société.

Dans cet esprit, le système d’assurance chômage américain s’est adapté aux réalités changeantes du marché du travail depuis 1930, en adoptant un système de bonus-malus qui veut que le taux de cotisation des entreprises à l’assurance chômage soit modulé en fonction de leur coût pour l’assurance chômage. En d’autres termes, plus une entreprise fait croître le montant des cotisations versées par l’assurance chômage, plus son taux de cotisation augmente, et inversement. On respecte ici le principe d’une assurance où la cotisation dépend du risque engendré, et cela force les entreprises à être plus attentives à leur politique salariale. Par ailleurs, la durée d’indemnisation est aux États-Unis beaucoup plus courte qu’en France (souvent 26 semaines, même si cela dépend beaucoup des États) et les prestations sociales accordées aux ménages sont beaucoup moins importantes qu’en France (les allocations familiales n’existent pas).

Sans vouloir copier le modèle américain, il serait sans doute souhaitable de s’en inspirer.

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1 commenter

DANIEL74 1 décembre 2015 - 9:58

monopole public
Tout monopole accroit les coûts tandis que la concurrence les font baisser
Il est temps que pôle emploi soit remplacer par les chambres consulaires qui elles connaissent et le marché et les employeurs et que les offices HLM et leurs foncières diverses soient privatisés afin que la majorité des logements dit sociaux soient vendus. Seule la propriété privée responsabilise l'occupant. Tout le reste n'est que démagogie et corruption

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