Cela fait des décennies que lorsqu’on veut fustiger la mesquinerie, la pusillanimité ou l’étroitesse de vue d’une personne qui déplait, on la traite systématiquement de « comptable » ou pire de « petit comptable », comme si pour tous ceux qui l’emploient ce qualificatif hautement péjoratif suffisait à clore définitivement toute discussion. Certes les milieux artistiques, dont on connaît bien l’appétence pour les chiffres, ont ouvert la voie, le cinéma en tête, mais depuis le dénigrement a fait florès dans la presse et les autres médias, ainsi que dans les milieux politiques, à chaque fois notamment que quelqu’un de bon sens ose s’élever contre une approche par trop exclusivement dépensière ou déraisonnable. C’est ainsi que le sociologue canadien, Mathieu Bock-Côté, voit dans nos comportements de « comptables » l’une des sources de l’immobilisme français et de cette résistance, voire même parfois de cette hostilité à la réforme, qui caractérisent notre pays.
Articles
En 2017, dans le cadre de la dernière campagne présidentielle, et alors que monsieur Fillon était accusé sans relâche de tricheries pour des faits sur lesquels d’ailleurs la justice ne s’est toujours pas prononcée, j’ai, dans un article publié par l’IREF, accusé M. Macron de mentir sur ses déclarations de revenus et de patrimoine.
Ça y est ! Le Brexit a eu lieu. Sans manifestations ou débordements dans les rues, sans violences ou dégradations, sans un mouvement de « gilets jaunes britanniques ». Les Anglais ont d’abord donné une leçon de civilisation à une grande partie de l’Europe en général et à la France en particulier. Même terriblement divisés lors du référendum de 2016, ils ont respecté la majorité (courte) qui a choisi la sortie de l’Union européenne. Malgré de très longues discussions acharnées avec les représentants de Bruxelles et au sein des partis politiques britanniques, l’apocalypse n’a pas eu lieu. La vitalité démocratique de ce pays a triomphé.
Alors que le Gouvernement est strictement incapable à ce jour de poser l’équilibre financier général de la réforme, qu’il en a d’ailleurs repoussé plusieurs éléments à l’issue d’une conférence incertaine et qu’il n’a guère daigné fournir les autres, comment peut-il donc déjà publier une volée de simulations individuelles qui, bien entendu, soulignent largement les avantages de la réforme, alors que les valeurs définitives et significatives du point de retraite ne sont toujours pas connues ? En effet on n’a pas besoin de s’acharner, à grands renforts de calcul :
Quel cauchemar ! Je n’aurais jamais cru, il y a trente ans, lors de la chute du communisme, et après avoir choisi de vivre en France, qu’en 2020, il existerait un parti communiste qui proposerait son programme aux Français sans la moindre gêne et des intellectuels qui feraient ouvertement l’éloge de l’idéologie marxiste-léniniste. Le totalitarisme communiste et la montagne de cadavres qu’il a laissé derrière lui bénéficie toujours dans ce pays d’une forme de sympathie qui le rend presque intouchable.
Le livret A est un livret d’épargne dirigé par l’Etat. Il constitue l’une des nombreuses exceptions françaises. Le ministre de l’Economie Bruno Lemaire a annoncé que son rendement était abaissé à 0,50% à partir de février 2020. Qu’en penser ?
Six-cent quatre-vingt une pages ! Telle est l’épaisseur de l’édition 2019 du rapport annuel sur l’état de la fonction publique. Une édition 2019 qui porte mal son nom puisque les chiffres les plus récents sur lesquels elle est construite sont ceux de 2017. Néanmoins ce pavé, apte à occuper les longues soirées d’hiver, est une source inépuisable de renseignements sur les ressources humaines des trois versants, comme on dit maintenant, de la fonction publique.
Il ne pouvait pas y avoir meilleure occasion que la création d’une Convention citoyenne pour le climat. Tirés au sort, à partir de 255.000 numéros de téléphone générés automatiquement, les participants ont été triés en fonction de différents critères, selon leur sexe (stricte parité), leur âge, leur niveau d’études, leur situation socioprofessionnelle et leur lieu de vie. Ils viennent de communes rurales ou de grandes agglomérations, de toutes les régions y compris l’Outre-mer. Ils sont agriculteurs, fonctionnaires, médecins, ingénieurs, et un quart d’entre eux n’a pas dépassé le niveau du collège. Tous les âges sont représentés à partir de l’adolescence (3% ont 16 à 17 ans,18% ont plus de 65 ans).Ce sont les 150 citoyens qui devront se prononcer sur le climat, faire des propositions, une soixantaine. La démarche semble originale et louable pour de nombreux observateurs et journalistes. Mais n’est-elle pas un bel exemple de populisme et une initiative dangereuse ?
La Chine poursuit sa politique totalitaire pour bâillonner la liberté. Le 30 décembre, le pasteur Wang Yi a été condamné à neuf ans de prison parce que sa congrégation était trop connue. Il y aurait eu plus de 10 000 arrestations de chrétiens ou, accessoirement, autres croyants en 2019. La loi interdit aux mineurs d’entrer dans les églises, même dans celles qui ont fait allégeance au Parti. L’accord conclu imprudemment en septembre 2018 entre le Vatican et Pékin pour intégrer l’Eglise souterraine, fidèle à sa foi, dans l’Eglise inféodée au pouvoir n’a donc été qu’un piège. Le Directeur exécutif de l’ONG des droits humains HRW, refoulé en janvier sur ordre de Pékin du territoire de Hong Kong, a été à Washington pour présenter son dernier rapport sur la situation du million de Ouïgours du Xinjiang internés dans des camps de « rééducation » : « l’offensive la plus intense du gouvernement chinois contre le système international de protection des droits humains » a-t-il dit. Mais les camps eux-mêmes ne sont que le reflet d’une politique attentatoire à tous les droits humains les plus élémentaires, qui surveille tous les individus, les note, les punit, les exproprie… dans la pure tradition maoïste.
Cette grève aurait pu être l’occasion idéale. Non pas pour la réforme des retraites, qui n’en est pas une, mais pour celle de la réforme des syndicats français. Emmanuel Macron aurait pu profiter du blocage des transports, de la lassitude des Français et de l’urgence du changement pour casser le système syndical à la française.