I- INTRODUCTION: L’ORDRE DE PILLAGE Ainsi le Président, comme le Gouvernement n’en démordent pas, bien qu’avec une retraite moyenne brute de € 1 334 par mois en 2015 (DREES: Les…
Retraites
Ainsi, on vient d’apprendre que le Président de la République va prochainement renforcer le Gouvernement d’un Haut-Commissaire aux Retraites, rattaché à la Ministre des Solidarités. Pourtant les retraités auraient tort de se réjouir trop vite de ce nouveau Haut-Commissariat, dont le titre même indique suffisamment qu’il n’est pas du tout créé pour s’occuper d’eux, mais pour faciliter la prochaine réforme des retraites, aux contours et au contenu plus qu’incertains.
Quoi qu’il en soit, les seniors ont sans doute échappé au pire, puisque finalement ce Haut-Commissariat ne serait pas dévolu à Jean Pisani-Ferry, ex-patron de France Stratégie (on connaît la sollicitude toute particulière que cette officine voue aux retraités!), mais plus prudemment à Jean-Paul Delevoye, l’un des tout premiers fidèles du Président et dont on attend raisonnablement une approche moins conflictuelle et plus posée des problèmes.
Contrairement à toutes les vertus dont on le pare, notamment quant à la solidarité intergénérationnelle qu’il favoriserait et malgré son indéniable succès, le système de retraite par répartition est un système intrinsèquement pervers, car il repose en réalité sur un double hold-up social, masqué sans doute par des soucis de convenance, mais qui n’en demeure pas moins réel:
Dans le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites, on lit que le régime de retraite par répartition va rester déficitaire jusqu’en 2040, au lieu de 2025 comme cela était prévu auparavant. La réaction de chacun est immédiate : que va-t-il se passer ? Elle est justifiée : c’est très inquiétant ! Mais cela montre aussi qu’on ne peut accorder aucune confiance aux prévisions des économistes, pas plus qu’aux promesses électorales. La conclusion, c’est que confier à des économistes et à des politiques la responsabilité de nos retraites relève de l’aveuglement.
Vous avez certainement vu l’annonce de la grande réforme des retraites dans le programme présidentiel: « L’euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment, quel que soit le statut de celui qui a cotisé ». Et vous en avez donc déduit le plus simplement du monde le slogan à la mode: « à cotisations égales, retraite égale pour tous ». Ah, la belle histoire, pourtant la réalité est beaucoup moins lumineuse et elle commence même à interroger pour peu que l’on s’attache tout simplement au sens des mots.
Lors du débat du 3 mai dernier en vue de l’élection présidentielle, Monsieur Macron a brièvement précisé le sort spécifique qu’il entendait réserver aux retraités. La tribune ci-dessous amorce la réflexion qu’inspire cette sollicitude particulière.
Savez-vous que le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) œuvre depuis plus de quinze ans sans jamais avoir admis parmi ses 40 membres un seul représentant « ès qualités » des 17 millions de retraités ? Savez-vous que parmi les 233 membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE), il n’y a pas un seul représentant des retraités ? Savez-vous que le Comité de Suivi des Retraites (CSR) ne compte parmi ses membres absolument aucun retraité ?
L’article de Nicolas Lecaussin est publié par la revue Entreprendre dans son numéro du mois d’avril.
Marisol Touraine avait été formelle en septembre dernier : « En 2017, le trou de la Sécu aura disparu ». On n’en prend pas le chemin ! Selon les chiffres officiels publiés mi-mars, le déficit 2016 aura encore été de 7,8 milliards d’euros et on ne voit pas comment il se transformerait en excédent en 2017 : rien de surprenant, car aucune réforme sérieuse de la Sécu n’a été entreprise.
Mais pourquoi les retraités devraient être inquiets ? L’IREF énumère sept raisons suite aux propositions qui figurent dans le programme d’Emmanuel Macron et qui vont considérablement affecter le pouvoir d’achat des retraités.