Nicolas Lecaussin s’inquiète de ce qu’est devenue cette réforme, désormais illisible et incapable de garantir un système équilibré ni réellement universel. Alors, les 64 ans? Les dispositions sur l’âge pivot…
Retraites
Les conducteurs de train et de métro ne sont pas les seuls à travailler le week-end
La pénibilité est un des thèmes sur lesquels achoppent les négociations sur la réforme des retraites. A ce sujet, on entend régulièrement les représentants syndicaux, ceux des cheminots, par exemple, rappeler combien leur métier est pénible. Et cette pénibilité justifierait à elle seule qu’ils bénéficient d’un régime spécial de retraite, c’est-à-dire d’un régime hyper avantageux aux frais des clients et des contribuables.
(deuxième partie)
Après avoir présenté dans une première partie les fondements fragiles de la réforme des retraites ainsi que les inconséquences de sa gouvernance, voici les risques soulevés par un calendrier flou et les défauts d’un paritarisme typiquement français qui empêche les vraies réformes. La voie de la nationalisation est toute tracée.
En ce qui aurait dû être une trêve et qui se trouve être une grève, le temps est venu de dresser un premier état des lieux d’une réforme qui, accédant à la lumière après un long cheminement souterrain, est parvenue en quelque mois à fédérer contre elle nombre d’oppositions, et des plus diverses, jusqu’à perturber le déroulement de la période des fêtes de fin d’année si chère au cœur des Français. Il a été dit et annoncé tant de choses et leurs contraires en si peu de temps qu’il est difficile de dresser un constat apaisé de la situation actuelle, qui ressemble plutôt encore à un chantier en cours d’approvisionnement qu’à un bâtiment dont la construction progresse normalement sur des fondations fermement établies. Et il faut bien reconnaître que les axes qu’emprunte la réforme sont tellement évolutifs, les désordres et contre-ordres tellement généraux, qu’on a quelque peine à s’y retrouver entre ce qu’on pourrait appeler l’assise des axes fondateurs et le pilotage de la réforme elle-même.
Retraites : une vraie réforme s’appuie sur l’épargne et la concurrence
Laurent Pahpy est interviewé (31 déc) sur France Info à propos de la réforme des retraites. Lire.
La Tribune de Jean-Philippe Delsol est publiée (20 décembre) par le quotidien Les Echos . Lire.
Nicolas Lecaussin est interviewé (19 déc) par Valeurs Actuelles à propos de la réforme des retraites. Lire.
La réforme des retraites s’est transformée en mirage. Plus on avance, plus elle recule. Pour apaiser les grévistes et autres manifestants, Edouard Philippe a proposé divers amendements au projet de réforme Delevoye. Désormais, il dit que la bascule dans le nouveau système ne se fera que pour les générations nées à partir de 1975, voire dans les régimes spéciaux pour ceux nés à partir de 1980 ou 1985 s’ils prennent leur retraite à 50 ou 55 ans. La date d’application est donc reportée à 2037 pour ces personnes.
L’une des annonces-phares du Premier ministre dans son discours du 11 décembre dernier au CESE a été incontestablement le report de la première application de la réforme des retraites de la génération 1963, telle que prévue par le rapport Delevoye en juillet dernier, à la génération 1975. Soit un décalage dans le temps de 12 ans, qui n’équivaut certes pas à la clause du grand-père un instant évoquée, mais qui, compte tenu du maintien de l’âge légal à 62 ans, repousse néanmoins à 2037 la première cohorte de retraités issus de la réforme.
Depuis plusieurs décennies, les Français sont sommés de cotiser à un système de retraite par répartition, l’un des plus coûteux de l’OCDE. Ce système instaure une lutte des âges où les actifs se voient confisquer environ un quart de leurs revenus pour financer les retraites des seniors.