La ministre déléguée chargée de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, souhaite déposer un projet de loi sur la dépendance avant 2022. Ce « plan grand âge » aurait pour objectif de maintenir le plus grand nombre possible de personnes dépendantes à leur domicile plutôt que de les envoyer en maison de retraite. Pour autant, est-il nécessaire de légiférer sur le sujet ? « On peut faire beaucoup sur la dépendance sans attendre une loi ». C’est ce qu’explique Sophie Boissard, directrice générale de Korian, entreprise française de gestion de maisons de retraite médicalisées (EHPAD), dans un entretien accordé à L’Opinion. Elle pointe trois solutions qui ne nécessitent pas de nouvelle loi. Au contraire.
Retraites
Non, M Bayrou, il ne faut pas sauver le modèle social français. Il faut le réformer !
François Bayrou s’alarme de la baisse des naissances, qui dure maintenant depuis plus de dix ans. Selon lui, cette baisse de la natalité est une “bombe sociale”. En effet, les…
Une lectrice nous fait part des difficultés qu’elle éprouve à suivre les multiples changements qu’elle observe dans les taux de prélèvements fiscaux et accessoirement sociaux, qui viennent successivement amputer ses pensions. Elle relève pour une seule année 4 variations affectant chacune des retraites qu’elle perçoit de deux caisses différentes. Elle proteste sur l’incapacité endémique de ses interlocuteurs sociaux à lui fournir la moindre explication sur les modifications intervenues, certes lointainement reliées à une variation de revenus entre deux années fiscales successives, mais sans la justification, ni le chemin de calcul qui permettrait à notre lectrice de retrouver tous ses euros. Elle se plaint en conséquence et elle a parfaitement raison de l’opacité qui entoure les différentes notifications qu’elle reçoit. Plusieurs observations à ce sujet.
Haro sur les retraités : Qui veut vraiment la guerre entre les générations ?
Cela fait déjà un certain temps que le dénigrement des retraités est devenu le dernier sport à la mode dans les sphères politiques et médiatiques notamment. Ils sont tour à tour:
– accusés de parasitisme puisque c’est bien connu, ils vivent sur le dos des actifs, comme si leurs cotisations passées comptaient pour du beurre tout simplement parce qu’elles ont financé en leur temps les pensions de leurs parents qui, eux, n’avaient que peu ou jamais cotisé ;
– jalousés pour leur train de vie à partir de publicités touristiques notamment qui font croire que les croisières luxueuses et les voyages lointains sont l’ordinaire des couples de retraités, tous bien entendu souriants, bronzés et en parfaite santé (alors qu’on sait selon la DREES qu’en France et pour 2018, l’espérance de vie sans incapacité s’élève à 64,5 ans pour les femmes et 63,4 ans pour les hommes);
– traités d’égoïstes uniquement préoccupés de leur confort personnel, de leur bien-être et ne rêvant que d’amasser toujours plus, de préférence en sacrifiant les jeunes générations.
Aux élections législatives de janvier 2015 les Grecs donnaient le pouvoir à Alexis Tsipras, le Mélenchon local, dont le programme électoral avait été « la fin de l’austérité ». Le taux des emprunts publics montait alors à 20 % l’an et le 29 juin 2015 toutes les banques grecques fermaient.
Le 13 juillet, Alexis Tsipras signait un accord avec les institutions européennes. Celui-ci prévoyait : pour le 15 juillet (soit 2 jours après la signature), « rationalisation du régime de TVA, élargissement de l’assiette fiscale et programme global de réforme des retraites » ; d’ici le 20 juillet , programme de « réduction des coûts de l’administration » ; pour le 22 juillet, nouveau « code de procédure civile, pour accélérer considérablement les procédures judiciaires ». L’accord prévoyait en outre des « privatisations de 50 milliards d’euros », un droit du travail « aligné sur les meilleures pratiques internationales » en particulier pour « les procédures de licenciements collectifs » et des « réductions quasi-automatiques des dépenses en cas de dérapages par rapport à des objectifs ambitieux d’excédents primaires » (l’excédent primaire est le solde positif du budget avant paiement des intérêts de la dette). De plus, « tout projet législatif » devait être approuvé par les institutions européennes. L’accord concluait : « Quand le Parlement grec aura approuvé tous ces engagements », il sera possible de « négocier un protocole d’accord » pour de nouveaux prêts (« 82 à 86 milliards d’euros »).
Une fois de plus fort pris au dépourvu tel la cigale de la fable après n’avoir cessé de dépenser sans compter pour faire face à la pandémie, l’État s’apprête semble-t-il -notamment sur les conseils du Comité de Suivi des Retraites- à faire une nouvelle fois la poche des retraités.
Jean-Philippe Delsol est l’invité (2/12) d’Eric Brunet sur LCI pour débattre des dépenses sociales en France. Voir l’émission.
Pour éviter le conflit des générations : la solidarité intergénérationnelle
Le 10 juin dernier et face aux polémiques qui montaient, nous avions choisi un titre quelque peu provocateur: “Les retraités ont vraiment de la chance : plus de 30 000 morts dus à la pandémie” pour alerter les lecteurs de l’IREF sur les dissensions qui se faisaient jour de part et d’autre d’un bout à l’autre de la chaîne des âges. Le moins qu’on puisse dire au début de ce second confinement , c’est que loin de s’apaiser, les tensions ont repris avec une vigueur accrue et qu’elles commencent à flirter de manière inquiétante avec le conflit de générations.
Notre récent article sur la gouvernance de l’Agirc-Arrco n’a pas plu. Le directeur de la communication de cet organisme a pris la plume pour exercer un droit de réponse tout à fait légitime dans les colonnes de “Contrepoints”, qui publie certains de nos textes. Nous maintenons pour notre part nos arguments et entendons discuter pied à pied les principaux griefs qui nous sont adressés. Tout en allant encore plus loin dans notre enquête.
Les adversaires des systèmes de retraite par capitalisation ont pour argument principal que la capitalisation est dangereuse car en cas de crise la valeur des actifs peut baisser de manière drastique. Et ils soutiennent, – ou ils soutenaient ! – aussi ardemment que la retraite par répartition est plus sûre et plus pérenne. Pas de chance, la crise sanitaire est en train de leur démontrer qu’ils se trompent largement. Car l’arrêt de l’activité décrété par le gouvernement assèche les ressources des caisses de retraite sans que leurs dépenses soient réduites sensiblement car les décès de la COVID frappent très majoritairement des personnes très âgées proches de l’âge moyen de mortalité.