Selon le dernier « scoop » de l’organisation Oxfam, les 26 plus riches ont autant d’argent que la moitié de l’humanité. L’année dernière, ils étaient 42 et il y a deux ans, seulement 8 ! La comparaison est ridicule, elle ne veut rien dire.
Pauvreté et inégalités
En avril dernier, une étude de l’Université George Washington, publiée par l’ITIF (Information Technology & Innovation Foundation), et intitulée Sensational, But Wrong : How Piketty & Co. Overstate Inequality in America remettait en cause les travaux de Piketty sur les inégalités. Elle montrait comment Piketty sélectionne soigneusement les données et opère des choix méthodologiques discutables qui maximisent l’effet des résultats, surestimant considérablement le taux réel de croissance des inégalités.
On ne réforme pas le marché du travail en lui donnant de l’air. On préfère s’attaquer aux inégalités… salariales en créant une nouvelle usine à gaz. De quoi s’agit-il ? Si nous avons bien compris, car c’est une « innovation » selon la ministre Muriel Penicaud, un outil, basé sur cent points, mesurera quatre critères pour les entreprises de 50 à 250 salariés et cinq critères pour les plus grandes. Une entreprise vertueuse qui aurait gommé tout écart de salaire se verra attribuer la note maximale sur ce premier indicateur, soit 40 points. En augmentant le salaire d’autant de femmes que d’hommes, 20 points de plus lui seront attribués. Si elle atteint la parité en matière de promotion, elle gagnera 15 points supplémentaires (seulement pour les grandes entreprises). Même gain si elle accorde un rattrapage à ses salariées rentrant de congés de maternité, dès lors que des augmentations ont été données en leur absence.
Sale temps pour la gauche en général et la gauche américaine en particulier. Après une campagne ignoble contre la nomination du juge Kavanaugh (voir par ailleurs), la voici confrontée aux défis des élections de midterm qu’elle souhaitait transformer en un référendum contre le président Trump, qui est d’ailleurs à 50 % de popularité. Même si, historiquement, ces élections sont habituellement mauvaises pour l’administration au pouvoir, ils ne sont pas nombreux ceux qui parient encore sur un raz de marée démocrate.
Dans un article de L’Opinion du 25 septembre dernier, il est fait mention d’un « attelage » PMA-revenu universel soutenu par une « alliance » entre les socialistes et les libéraux. En tant que libéraux, nous croyons nécessaire d’apporter plusieurs précisions.
Le taux d’extrême pauvreté dans le monde : de 36 % (1990) à 8.6 % (2018)
Au moment où l’ancien haut fonctionnaire et altermondialiste, Jean Ziegler, publie un ouvrage intitulé Le capitalisme expliqué à ma petite-fille (en espérant qu’elle en verra la fin), (éd. Seuil, 2018), la Banque mondiale annonce (septembre 2018) que le pourcentage de personnes vivant dans l’extrême pauvreté est tombé au niveau sans précédent de 10 % en 2015 et qu’il sera de 8.6 % cette année contre 36 % en 1990.
On s’émeut beaucoup de la pauvreté en France qui concernerait 8,8M de personnes et aurait augmenté de 820 000 personnes sur la période 2006/2016. Mais c’est le socialisme qui est la cause de cette pauvreté et de son augmentation. Aux États-Unis, la pauvreté est restée stable sur la même période, voire s’est réduite.
Lutte contre la pauvreté : et si la redistribution n’était pas la solution ?
Si tous les gouvernements proclament naturellement leur attachement à la lutte contre la pauvreté, peu comprennent visiblement ses ressorts. En témoigne la persistance de l’idée que ce problème ne pourrait être traité qu’à travers le prisme exclusif de la redistribution. Les social-démocraties occidentales souffrent à cet égard d’un authentique paradoxe. Ces dernières sont conscientes de la nécessité de s’appuyer sur une économie de marché productive sans laquelle leurs ambitions redistributives sont irréalisables. Mais il est précisément illogique d’imputer le recul de la pauvreté avant tout à la redistribution si la création de richesses lui précède.
Etats-Unis : la croissance et les réformes font baisser la pauvreté et réduisent les inégalités
Plus les données sur l’économie américaine se multiplient, plus on lui découvre une santé insolente. Taux de chômage extrêmement bas (3.9 %) pour toute la population, y compris pour les minorités noires et hispaniques dont le chômage n’a jamais été aussi peu élevé. De plus, la pauvreté recule et les inégalités baissent. Selon les statistiques du Census Bureau (12 septembre), le revenu moyen des ménages a augmenté de 1.8 % entre 2016 et 2017 pour atteindre 61.372 dollars. Le taux de pauvreté a baissé de 0.4 % et il se situe à 12.3 % de la population. Le taux de pauvreté des Noirs est descendu à 21.2 % et celui des Hispaniques à 18.3 %, ce qui n’est pas arrivé depuis 1972.
L’article de Nicolas Lecaussin sur le Plan pauvreté d’Emmanuel Macron est publié par le quotidien l’Opinion dans son édition du 17 septembre. Lire.