Le 3 novembre Kent Walker, vice-président de Google, répondait aux accusations de pratiques anticoncurrentielles émises par la Commission européenne à l’encontre du géant de Mountain View. Depuis 2010, le serpent de mer de la politique antitrust européenne à l’égard de Google resurgit régulièrement. La commission reproche notamment à Google de favoriser son propre comparateur de prix, Google Shopping, ce qui constituerait une forme d’abus de position dominante. Après Intel ou Microsoft, les accusations « anti-trust » se suivent et se ressemblent évidemment un peu. Une meilleure compréhension du phénomène concurrentiel devrait pourtant rendre les autorités plus humbles en matière de volonté de « régulation » de la concurrence, et de ce point de vue la réponse de Google à la commission est assez fondée.
numérique
La peur de la machine qui remplacerait le travail de l’homme est de nouveau à la mode. Elle sert d’ailleurs de prétexte à l‘Etat pour distribuer des subventions, et aussi à de nombreuses organisations semi-privées ou privées qui peuvent surfer sur cette peur en vendant leurs « connaissances » sur le sujet. Mais faut-il vraiment craindre l’invasion des robots ? Si l’on regarde l’histoire récente, plus les technologies se sont développées, plus le nombre d’emplois a augmenté.
Malgré la domination mondiale des États-Unis dans le secteur de la haute technologie, du numérique et des NBIC[[NBIC = Nano-technologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives.]], la France est loin d’être en reste avec une scène extrêmement florissante et excitante de startups et un label « French Tech » qui commence à faire parler de lui à la Silicon Valley. Mais la plupart des jeunes entreprises françaises restent à un niveau de développement relativement faible, et les startups n’arrivent pas à atteindre une taille mondiale critique malgré le dynamisme incroyable et la capacité d’innovation redoutable de ses entrepreneurs. Pour transformer l’essai et s’adapter à la modernité et à la mondialisation, l’État doit repenser son rôle en abandonnant le colbertisme et ce concept dépassé de « l’État stratège », et rendre la fiscalité du capital plus attractive.
Les monnaies électroniques, dématérialisées et cryptées, font peur aux tenants du conservatisme. Leur interdiction en France, comme l’ont fait la Thaïlande en 2013 ou la Russie en 2014, nous priverait des nombreuses innovations que permettrait la technologie de la blockchain dans le domaine monétaire. Interdire le développement de cette innovation aurait également un impact négatif dans le domaine des applications Web, de la sécurisation des échanges, de la signature de contrats numériques ou encore du vote en ligne.
La propriété est attaquée de toutes parts. Il ne suffit plus de la taxer, les autorités publiques veulent désormais et plus que jamais en régenter l’usage. Il sera maintenant difficile voire impossible de donner son logement en location touristique sauf à satisfaire à des obligations quasi professionnelles qui en réduiront l’intérêt. En visant les propriétaires, cette réglementation pénalisera, in fine, la construction et le développement économique.
La droite sénatoriale est saisie des mêmes démons fiscaux que la gauche. Aussitôt devenue majoritaire au Sénat, elle déploie à son tour son imagination pour trouver le moyen de taxer plus. Elle vise l’économie numérique bien sûr ! Les hommes politiques, de droite ou de gauche, ne supportent pas que les acteurs de l’économie puissent se passer d’eux et développer des modèles qui leur échappent. Au demeurant ses propositions méritent d’être examinées avec intérêt pour autant qu’elles se situeraient dans une refonte plus globale de la fiscalité.
La Commission européenne dévoilait en mai 2015 un plan d’action sous forme de 16 initiatives qui visent à étendre le marché unique européen au domaine du numérique. En effet, si le marché intérieur permet la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des individus au sein de l’Union européenne (UE), le marché numérique est encore soumis à de multiples obstacles réglementaires et à des frontières géographiques qui pénalisent à la fois les entreprises dans la limitation de leur clientèle et le consommateur dans son utilisation des services numériques.
Après avoir publié le montant des taxes sur la facture EDF, nous recevons de nombreux messages d’indignation de la part des internautes mais aussi des révélations sur les nombreux privilèges…
L’article de Jean-Philippe Delsol est publié par le quotidien Le Monde dans son édition du 28 mai.
Une autre fiscalité pour relancer les champions français
L’article de Jean-Philippe Delsol est publié par le quotidien Les Echos dans son édition du 18 mai.