Psychodrame au plus haut sommet de l’État. Le 30 janvier 2020, un amendement déposé par le député du groupe UDI-Agir Guy Bricout et prévoyant de faire passer de cinq à douze jours le congé d’un salarié lorsqu’il perd un enfant mineur, est rejeté par l’Assemblée nationale.
modèle social français
Mais de quoi se plaint-on ? Ne devrait-on pas être contents et rassurés ? L’Etat et les élus politiques s’occupent de nous. Ils nous prennent en charge. C’est la belle vie ! Peut-être, pour certains. Il s’agit, pourtant, d’un terrible scénario. C’est ce que nous décrit parfaitement Alain Laurent dans son dernier essai. Kant l’avait déjà prévu, décrivant « un gouvernement qui serait fondé sur le principe de la bienveillance envers le peuple, comme celui d’un père envers ses enfants, c’est-à-dire un gouvernement paternaliste, où les sujets, comme des enfants mineurs qui ne peuvent distinguer ce qui leur est véritablement utile ou nuisible, sont réduits au rôle simplement passif d’attendre du seul jugement du chef de l’Etat qu’il décide comment ils doivent être heureux et de sa seule bonté qu’il veuille bien s’occuper de leur bonheur… ». Et Tocqueville d’écrire : « Au-dessus des individus s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’éveiller sur leur sort… Il ressemblerait à la puissance paternelle… »
Au nom du « dialogue social », les gouvernements français, de gauche et de droite, démocratiquement élus, n’ont cessé de répéter qu’ils allaient laisser les partenaires sociaux s’entendre pour trouver des solutions à telle ou telle crise ou pour faire avancer une réforme. Nouvel épisode aujourd’hui : le Premier ministre invite ces partenaires à poursuivre les négociations et trouver des solutions. Or, ce fameux « dialogue social » n’est qu’une vaste mascarade. C’est plutôt un monologue, voire un soliloque, social. Les syndicats, dans leur grande majorité, resservent les mêmes discours sur les prétendus « acquis sociaux » et refusent toute réforme, aussi timide soit-elle. Hors de question de céder. Une nouvelle fois, ils recourent aux grèves et bloquent un pays entier.
Le jeudi 5 décembre, la France sera une nouvelle fois bloquée à cause des grèves dans les transports publics. Une fois de plus, les syndicats des entreprises publiques vont prendre en otage tout un pays afin de défendre, selon eux, les « droits acquis » qui sont en réalité d’énormes privilèges payés par les contribuables. A quelques jours de la grève, voici, selon deux nouveaux documents (le récent rapport de la Cour des comptes et un site de la SNCF), d’autres informations sur la situation de cette entreprise et sur les avantages dont bénéficient les agents qui y travaillent.
Nos lecteurs se souviennent sans doute de notre article sur les faux en prévision publique, que nous avions justement dénoncés dans ces colonnes voici quelques mois. Dans la même veine, nous leur proposons aujourd’hui ce billet original sur “les comptes sociaux flottants”, tout aussi perturbants, mais sans doute juridiquement moins répréhensibles dans la mesure où, le plus souvent, leurs auteurs donnent dans le cheminement de leurs incohérences la pénible impression de ne plus savoir eux-mêmes exactement où ils en sont.
C’est le modèle social français qui détruit des emplois, pas les robots, ni l’IA, ni l’Europe, ni la mondialisation !
Parmi les boucs émissaires préférés de nos politiques figurent, on le sait très bien, la mondialisation, l’Europe, l’Amérique, l’ultralibéralisme, la Chine… considérés comme étant à l’origine des malheurs économiques et sociaux français. Depuis quelque temps, d’autres boucs ont fait leur apparition, que nos experts montrent du doigt à chaque occasion. Il s’agit de la robotisation de l’économie et de l’Intelligence artificielle. Beaucoup de ceux qui en parlent se transforment en marchands de peur et brandissent la menace des robots avec autant de conviction et de passion que même un Steven Spielberg ou un George Lucas seraient impressionnés. Les robots et l’IA disent-ils, vont remplacer l’humain et tout le travail sera fait par les machines. A la rigueur, pourquoi pas, si l’on peut trouver des robots pour nous décharger des taches quotidiennes et rendre notre vie plus facile.
L’IREF ne cesse de le répéter depuis des mois : annoncée comme un extraordinaire « big bang », la réforme des retraites d’Emmanuel Macron risque d’avoir des conséquences financières immenses et de transformer la retraite en France en une forme d’assistanat universel accordé par l’Etat.
Alors que la finance en 2008 s’est déchargée à bon compte de ses frasques sur le monde éberlué, elle ne supporte pas l’idée de rente. La retraite la révulse et encore plus son prolongement : la pension de réversion en faveur du conjoint survivant. C’est ainsi que, de Terra Nova à la Commission européenne et à l’OCDE, en passant par France-Stratégie et l’Inspection des Finances, nombre des plus beaux cerveaux de la planète se demandent comment rogner les retraites et même les plus avancés ne dédaignent pas d’envisager la suppression pure et simple des pensions de réversion. C’est d’ailleurs le chemin sur lequel avait cru pouvoir s’aventurer notre Haut-Commissaire à la Réforme des Retraites, tout guilleret avant qu’une gigantesque bronca ne convainque le Chef de l’État d’éteindre au plus tôt l’incendie, en affirmant le maintien de principe des pensions de réversion.
S’il y a un domaine dans lequel la France peut être très fière, c’est bien la gastronomie. Ses cuisiniers, ses recettes sont connus dans le monde entier et partout on n’entend que des mots élogieux à propos du raffinement de la cuisine française. Malheureusement, notre pays est aussi expert en d’autres recettes qui n’ont rien à voir avec la gastronomie. Comme la recette de l’inaction. Nos politiques sont des maîtres dans ce domaine. Quels sont les ingrédients qu’ils utilisent ?
A cause des charges fiscales et sociales, les Français ne touchent que la moitié des salaires auxquels ils pourraient prétendre. L’Etat taxe à 88% les salaires au niveau du revenu médian.