Fin août, le président Macron a déclaré vouloir donner 483 millions d’euros à la presse, qui souffre de la crise économique, afin de maintenir la pluralité dans ce secteur. Le problème est que ces aides vont juste contribuer à la survie d’un système sclérosé qui a perdu peu à peu la confiance de la population.
Dans son rapport annuel de 2018, la Cour des comptes mettait en évidence des disfonctionnements dans les aides à la presse, notamment l’opacité des modalités du dispositif de soutien. Elle constatait par exemple que « certaines exonérations fiscales ne sont pas chiffrées » et que « le secteur de la presse se voit appliquer des régimes particuliers très favorables par certaines législations ». De plus, les documents budgétaires fournis ne permettent pas, selon la Cour, de jauger avec exactitude l’ampleur de ces aides.
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Le gouvernement ne s’occupe pas seulement de notre santé et de notre bien- être, il veut aussi que nous soyons correctement informés. C’est à lui que reviendrait cette mission. Il existe déjà des chaînes publiques financées avec l’argent des contribuables ainsi que plusieurs chaînes et journaux qui font plus un “travail” de porte-parole du gouvernement que de journalisme.
Fin du mois de février. On commence à comprendre que le coronavirus est très dangereux, que la pandémie enfle rapidement et qu’aucun traitement ne parvient à guérir les malades. Un bruit court et il est repris par des médias très sérieux : le président Trump aurait payé 1 milliard de dollars à un laboratoire allemand pour bénéficier de l’exclusivité (sic) d’un traitement et/ou d’un vaccin contre le virus. La Maison Blanche et le laboratoire CureVac ont démenti catégoriquement. Depuis, plus de nouvelles de ce milliard et des vaccins…
Facebook et son président, M. Zuckerberg, sont devenus les boucs émissaires de nombreux politiques (et pas seulement) qui, lorsqu’ils évoquent les « nouvelles menaces » qui nous guetteraient, placent les réseaux sociaux parmi les plus dangereuses. En regardant, en écoutant, certains médias, on a même l’impression que tous les malheurs de la planète ont été provoqués par ces réseaux et en particulier Facebook, créé seulement il y a 15 ans.
Google et les droits voisins, nouvel épisode de la guerre déclarée par la presse au célèbre moteur de recherche. Mais aussi, Reworld Media attaqué pour sa reprise de la filiale française de Mondadori, ce qui a provoqué une fuite de nombreux journalistes de Mondadori, 60 % peut-on lire. Deux événements qui se télescopent, symboles des mutations des médias sous l’effet d’internet.
Franck Riester, ministre de la Culture, a présenté les grandes lignes de son projet de loi de réforme de l’audiovisuel. Il satisferait les acteurs français de l’audiovisuel en leur permettant plus de publicité, notamment la « publicité segmentée, y compris géolocalisée » et une troisième coupure publicitaire autorisée dans les films et les téléfilms de plus de 90 minutes. Il autoriserait la publicité du cinéma à la télévision et plus de films sur le petit écran, notamment en supprimant les jours interdits dans la limite de 244 jours par an.
Indignation générale, protestations et cris d’alarme ! La forêt amazonienne, le « poumon de la planète » est en train de brûler ! En voyant toutes ces images terribles, il y a de quoi s’inquiéter et s’empresser d’agir. Sauf que, derrière la réalité des incendies, se cachent les objectifs idéologiques. D’abord, la volonté de créer la panique et l’indignation mondiale. Comment expliquer sinon la publication de dizaines de photos qui n’ont rien à voir avec les incendies en Amazonie ? Même le président Macron a tweeté une photo faite par un photographe qui est mort en…2003.
C’est un sondage rendu public au début des vacances et qui aurait dû provoquer quelques interrogations parmi les responsables des médias. Selon une enquête internationale réalisée par Ipsos, environ 48 % des personnes interrogées en France pensent que les médias traditionnels (presse quotidienne et magazines) diffusent de fausses informations.
Le conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) vient de fêter ses 30 années d’existence. En fait, l’autorité administrative pourrait arguer de 37 années d’activité. En effet, si le CSA a bien été créé en 1989, il succédait alors à commission nationale de la communication et des libertés (CNCL), elle même remplaçante de la haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) créée en 1982.
Mais où sont passés les journalistes qui s’insurgent à longueur de journée contre les tweets du président Trump accusant les médias américains de grossière partialité ? Très souvent à juste titre, d’ailleurs. Je n’en ai pas entendu beaucoup protester contre les propos d’Emmanuel Macron sur la « nécessaire régulation des médias » et son souhait de voir l’Etat les financer : « Le bien public, c’est l’information. Et peut-être que c’est ce que l’Etat doit financer…pour la vérification de l’information (sic), il faut une forme de subvention publique assumée… ». (cité par Le Point du 4 avril)