Alors qu’approchent les élections américaines et que le camp des Républicains a promis de « pilonner la Chine jusqu’aux élections », quel bilan peut-on dresser des politiques économiques de l’administration Trump à l’égard de la deuxième puissance économique mondiale ?
Depuis sa candidature à l’élection présidentielle de 2016, Donald Trump a porté et développé la critique de la Chine dans son pays. L’image de l’Empire du milieu s’est fortement dégradée dans la société américaine (et dans beaucoup d’autres pays) ces dernières années. En cause notamment: les transferts de technologie imposés aux entreprises américaines implantées en Chine, les atteintes à la concurrence par les entreprises contrôlées par le gouvernement, ou encore les politiques de dévaluation compétitive. Les pertes économiques causées par ces pratiques chinoises sont absolument saisissantes. Par exemple, concernant la propriété intellectuelle, ce que la Chine a volé aux États-Unis représenterait une perte estimée entre 225 et 600 milliards de dollars. Selon certaines estimations, une amélioration de la protection des droits de propriété américains en Chine pourrait créer près d’un million d’emplois aux États-Unis. Il est donc crucial pour les Etats-Unis d’agir contre ces pratiques.
marchés économiques
Donald Trump a dénoncé les accords commerciaux des Etats-Unis avec le monde comme le meilleur moyen de protéger ses électeurs. L’Amérique a quitté l’accord de libre-échange transpacifique (TPP), mais il s’est fait sans elle. Depuis lors, Donald Trump évolue. Certes, il a imposé des droits de douane à 25% sur les importations d’acier et de 10% sur celles d’aluminium. Mais il a aussi renégocié l’accord de libre-échange avec le Mexique et le Canada -Alena-, et son administration a informé le Congrès ces derniers jours qu’elle avait notifié à l’UE, au Japon et à la Grande-Bretagne post-Brexit sa volonté de bâtir des accords séparés avec chacun. Il a sans doute compris, à juste titre, que le protectionnisme crée plus de dommages aux Etats-Unis qu’il ne les protège.
Le protectionnisme est-il favorable à « nos » emplois ? Cette question est réapparue dans le débat français en réaction aux annonces de Donal Trump. Il semble que le président des Etats-Unis visait en réalité à engager des négociations avec la Chine, qu’il accuse de pratiquer un protectionnisme asymétrique. Mais en France, où le taux de chômage se trouve très nettement supérieur à celui de ses voisins, on s’est interrogé sur la possibilité de « préserver nos emplois » grâce au protectionnisme, à instaurer éventuellement, demandent ses partisans, au niveau européen. La littérature économique démontre très largement les nuisances du protectionnisme.
Avec le grand projet chinois de ressusciter les antiques routes de la soie et les routes maritimes (dont l’établissement d’une base à Djibouti est la première étape), le destin commercial et politique de l’Europe dans le monde pourrait se décider en Asie centrale et dans la zone de l’Océan Indien. Céder de l’influence sur ces routes d’échanges et de communication, ou en abandonner le contrôle à une autre puissance hégémonique, serait un choix désastreux.
CAC 40 : Les 76 milliards de profits sont-ils des « superprofits » ?
En France, le profit n’a pas bonne presse. Annoncer 76 milliards de bénéfices pour les entreprises du CAC 40, en hausse de 32,6%, est perçu par certains comme une mauvaise nouvelle : des « superprofits » injustifiés, pour ceux qui en sont restés à une vision marxiste de l’économie! Pourtant, on peut s’interroger, car ce redressement des grandes entreprises n’a pas entrainé les mêmes effets positifs en bourse qu’ailleurs : chez nous, l’économie est « malade de la politique » et de ses incertitudes.
Le déficit commercial français s’est aggravé. Le solde est passé de -45,7 milliards en 2015 à -48,1 en 2016. Faut-il s’en inquiéter ? En soi, le déficit n’a guère de signification, et il peut y avoir de bons et de mauvais déficits commerciaux. Mais une analyse plus fine de la situation montre que les éléments négatifs l’emportent.
80 % : le pourcentage des exportations mexicaines qui vont aux Etats-Unis
En 1994 a été signé l’Accord de libre-échange nord-américain, connu sous l’acronyme ALÉNA (en anglais, North American Free Trade Agreement ou NAFTA) qui créait une zone de libre-échange entre le…
Le protectionnisme fait son grand retour. C’est vrai aux Etats-Unis, comme en Europe, dans les programmes et les discours, mais aussi dans les décisions : les mesures protectionnistes progressent. Le dernier rapport de l’OCDE tire la sonnette d’alarme : plus de protectionnisme, c’est plus de chômage et moins de croissance ! Il est donc urgent de revenir au libre-échange.
Le 3 novembre Kent Walker, vice-président de Google, répondait aux accusations de pratiques anticoncurrentielles émises par la Commission européenne à l’encontre du géant de Mountain View. Depuis 2010, le serpent de mer de la politique antitrust européenne à l’égard de Google resurgit régulièrement. La commission reproche notamment à Google de favoriser son propre comparateur de prix, Google Shopping, ce qui constituerait une forme d’abus de position dominante. Après Intel ou Microsoft, les accusations « anti-trust » se suivent et se ressemblent évidemment un peu. Une meilleure compréhension du phénomène concurrentiel devrait pourtant rendre les autorités plus humbles en matière de volonté de « régulation » de la concurrence, et de ce point de vue la réponse de Google à la commission est assez fondée.
Nombreux étaient les journalistes et autres spécialistes qui prévoyaient un désastre économique au Royaume-Uni après le vote en faveur du Brexit. C’est une catastrophe qu’on nous annonçait, mais dont la France pourrait profiter économiquement. Or, les données publiées récemment montrent, au contraire, un après-Brexit plutôt rassurant pour le Royaume-Uni.