Les politiques menées depuis ces deux dernières années contribuent à réduire dangereusement le coût du renoncement au travail, favorisant une situation curieuse, et par ailleurs unique au monde, dans laquelle rester inactif et faire des enfants assure des ressources mensuelles convenables, à peine moins élevées que celles d’une famille au profil identique mais dont le couple serait composé de deux actifs rémunérés entre 1.100 et 1.500€ chacun.
Impôt sur le revenu
L’analyse d’Elodie Rubini sur le budget 2015 a été reprise par la quotidien l’Opinion dans son édition du 17 octobre.
Voici donc le portrait peu reluisant de l’économie française :
– Le déficit devrait atteindre 4,4% du PIB en 2014, soit près de 90 milliards d’euros, alors qu’il était estimé à 3,8% dans la Loi de Finances rectificative de juillet dernier. C’est donc 0,6 points de plus, l’équivalent de 12 milliards d’euros.
– Le déficit structurel, qui ne tient pas compte des éléments conjoncturels, par définition exceptionnels et ponctuels, est celui qu’un pays génère automatiquement d’une année sur l’autre, à postes de dépenses et de recettes équivalents. Le Pacte Budgétaire Européen (le TSCG, Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance) impose que le déficit structurel soit inférieur ou égal à 0,5% du PIB. Or, celui de la France s’élèvera en 2014 à 2,4% des richesses ! En d’autres termes, alors qu’il ne devrait pas excéder 10 milliards d’euros, le déficit structurel dépassera 50 milliards cette année.
– La dette dépasse le seuil des 2.000 milliards d’euros, se rapprochant inexorablement des 100% du PIB.
– Les dépenses publiques de la France représentent 56,5% du PIB en 2014 et devraient atteindre 56,1% l’an prochain, c’est un record parmi les pays de l’OCDE.
Face à cela, le plan d’ « économies » est un tour de passe-passe qui n’a pas l’ambition de réduire les dépenses publiques mais d’en restreindre la hausse. Ce qui est tout de même bien différent !
A cela s’ajoute une hypocrisie fiscale qui concentre encore plus l’impôt, notamment sur les classes moyennes, le rendant de moins en moins efficace.
La comparaison entre les mouvements du FN (Front National) et de l’UKIP (UK Independence Party), au Royaume-Uni, est d’autant plus facile que tous deux, détestant l’Union européenne, proposent d’en sortir.
La rubrique « L’Actualité des think tanks » du journal Les Echos (3 octobre) présente l’IREF et sa proposition concernant la baisse des impôts pour les riches.
Dans un article publié par le quotidien The Guardian en novembre 2013, le maire de Londres, Boris Johnson, affirmait être très fier de diriger la ville avec le plus grand nombre de millionnaires. « Ce sont eux qui payent le plus d’impôts et qui créent le plus d’emplois », souligne le maire avec beaucoup de lucidité. Il faut rappeler qu’en 2009, l’ancien ministre du Budget, Gordon Brown, à décidé l’adoption d’une « Super Tax for the Super Rich » pour des raisons idéologiques et aussi dans l’espoir d’assainir les comptes de l’Etat. Le taux d’imposition des plus riches (les revenus de plus de 150 000 livres sterling ou 186 000 euros/an) est passé à 50 % au lieu de 40 %. Le produit supplémentaire de rentrées fiscales espéré était de 7.2 Mds de livres sterling. Deux ans après, la Trésorerie britannique publiait les résultats de cette hausse des impôts : les impôts payés par les plus riches avaient baissé de 116 Milliards de livres sterling à 87, une perte de presque 30 Milliards ! Du coup, David Cameron a baissé la tranche la plus haute à 45 % et les rentrées fiscales augmentent. En 2013, les 1 % les plus riches payent 29.8 % du total de l’impôt sur le revenu alors qu’ils n’en payaient que moins de 20 %.
Le gouvernement socialiste vient de s’apercevoir que les mesures fiscales qu’il avait instaurées depuis deux ans frappaient aussi les foyers les plus modestes. L’année 2012, en effet, a été la première année depuis cinq ans où plus de 50% des Français ont payé un impôt sur le revenu. Au cours des quatre années précédentes, 53% d’entre eux n’en payaient pas.
D’affaires en affaires, de Cahuzac à Aquilino Morelle, l’Etat socialiste a démontré qu’il était pervers en se présentant en modèle de vertu, notamment contre les comptes ouverts à l’étranger (érigés en crime contre l’humanité), ou -les liens incestueux entre le pouvoir et les laboratoires … En réalité, c’est la prégnance de l’Etat qui suscite ou, à tout le moins favorise, la concussion, les conflits d’intérêts, le détournement de fonctions…
Avec la collaboration d’Axel Arnoux et de Jean-Philippe Feldman
Le Discours de politique générale du nouveau premier ministre, Manuel Valls, a d’abord surpris par l’exactitude du diagnostic économique émis de la France, et par l’annonce de quelques réformes. Mais, en y regardant plus attentivement, les annonces qui ont été faites, sont, ou très floues, ou très différées…
Ce concept, longtemps débattu par les décideurs publics et les économistes, fait un retour en force, depuis que le gouvernement ne cesse d’envisager le revirement de la prospérité sans mener une rigoureuse « politique de rigueur » ; qui se trouve réduite au passage à la seule hausse des taxes et impôts. Les dernières inquiétudes de l’Assemblée nationale sur une chute conséquente des recettes de l’impôt pour 2013 relance la question : la France a-t-elle atteint le haut de la courbe de Laffer ?