Pour nombre d’Etats surendettés, c’est le chant du cygne. Les gouvernants veulent sauver la Grèce, l’euro, maintenir des taux d’intérêt bas : ils sont pris au piège. Pour éviter d’être tous en faillite, il n’ont qu’une solution : faire des économies. Analyse de Maître Jean-Philippe Delsol, administrateur de l’IREF.
Grèce
57 milliards de dollars : c’est le montant des créances sur l’Etat grec et les entreprises grecques détenues par les banques française. Naguère il était de bon ton de vanter les mérites et la solidité des banques françaises. Plus saines, plus prudentes que d’autres. Il semblerait que les nuages s’accumulent au-dessus des trois premières banques françaises : la Société Générale, la BNP et le Crédit Agricole.
La presse française s’est émue des propos de la chancelière, qui soulignent le contraste entre les européens qui travaillent et prennent peu de vacances et ceux du « Club Med ». La cigale vie au dépend de la fourmi, mais la « prêteuse » renvoie la chanteuse à ses devoirs. La Nouvelle lettre du 21 mai 2011 ( www.libres.org ) explique la sévérité d’Angela Merkel.
Plus de sept Grecs sur dix sont pour des privatisations massives. Il faut dire que, en plus d’avoir une fonction publique pléthorique (environ 35 % de la population active), l’Etat grec détient encore des entreprises publiques évaluées à – environ – 44 Mds de dollars et de l’immobilier représentant entre 200 et 300 Mds de dollars.
« Prenez l’argent et sauvez l’Europe ! » C’est ce que les membres de l’Union Européenne ont dit aux Irlandais, qui ne voulaient absolument pas de cette aide. Car ils savaient ce qu’on va désormais exiger d’eux : augmenter un taux d’imposition aujourd’hui le plus faible d’Europe, mais qui a fait la prospérité du pays depuis 10 ans. Avec un taux d’impôt sur les sociétés de seulement 12.5 %, l’Etat irlandais encaisse 3.9 % du PIB contre 3 % en France et 2.1 en Allemagne qui imposent les sociétés presque trois fois plus que les Irlandais. Le chantage européen est expliqué par Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF.
L’Etat demande aux Français de faire des économies, mais c’est lui qui gaspille l’argent et demande ensuite aux contribuables de boucher les trous. Une analyse judicieuse de la situation par Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF .
Les attaques des Hommes d’Etat contre les hedge funds ou les paradis fiscaux, sont d’autant plus déplacées que d’une part ce sont bien les « spéculateurs » qui ont révélé la faillite des finances publiques (comme en Grèce), et que d’autre part les marchés financiers internationaux sont bien la seule source de liquidités pour les Etats en difficulté. C’est le point de vue de Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF.
La Grèce est au cœur de la tourmente, non seulement parce qu’elle connaît, comme d’autres pays, des déficits abyssaux de ses comptes publics, mais aussi et peut-être surtout parce qu’elle est accusée d’avoir triché. Analyse de Jean-Philippe Delsol.
Les finances publiques n’en peuvent plus mais l’argent dépensé sans compter, et souvent indûment depuis le début de la crise, devra être remboursé alors même que les recettes publiques ont été affectées et que le retour de la croissance s’avère incertain. Les gouvernements promettent d’assainir leurs budgets, mais ils le feront demain…peut-être. Analyse de Jean-Philippe Delsol
On nous avait dit que l’Europe serait protégée, que l’euro servirait de bouclier face à la crise financière. Or, force est de constater qu’il n’en est rien : la Grèce est pratiquement dans le gouffre et risque d’être suivie par d’autres pays comme le Portugal, l’Espagne, l’Irlande et (pourquoi pas ?) la France.