Avec l’approche des élections au Royaume-Uni, le sujet de la précarité outre-manche se place au cœur du débat politique, de même que dans les médias français. Lancés dans les années 1970, ces contrats permettent aux entreprises d’employer un salarié sans garantie d’heures à effectuer. C’est jusqu’au dernier moment que les employés peuvent être informés sur le nombre d’heures de travail à effectuer la semaine suivante, voire dès le lendemain.
élections
A l’approche des élections (7 mai), les conservateurs britanniques peuvent au moins se targuer d’une très forte création d’emplois. Chaque semaine, plus de 11 000 personnes quittent les rangs des chômeurs et, en 2014, 368 000 personnes ont abandonné l’allocation chômage pour reprendre un emploi. C’est deux fois plus que la moyenne européenne (et même deux fois plus qu’en Allemagne). Environ 557 000 emplois nets ont été créés en 2014. Aujourd’hui, 31,08 millions de britanniques ont un emploi, un chiffre qui bat même les records d’avant la crise. Et le taux d’activité des 16-64 ans atteint 73.4 %, le taux le plus élevé depuis 1971 !
Dans la perspective des élections, les hommes politiques importants sautent en effet sur cette occasion pour présenter leur vision du futur pour le pays. C’est ainsi que lors de la conférence du Parti travailliste, Ed Balls, le ministre de l’économie de l’opposition, a annoncé qu’il augmenterait le Smic de £6,50 (8.64 euros) de l’heure à £8 (10.64 euros) de l’heure. A ce titre, il a commis une double erreur.
Le Chancelier de l’échiquier britannique a dévoilé son projet économique la semaine dernière. Cet « Autumn Statement » est politiquement très important à cause des élections en perspective. Ce moment offre l’opportunité au Chancelier de commenter la situation économique et de persuader les députés d’avoir confiance en lui. Il lui donne aussi l’occasion de passer en revue les réformes accomplies.
Le président Obama et son équipe avaient fait de la lutte contre les inégalités son principal cheval de bataille avant les élections de novembre passé. Avec les résultats que l’on connaît : le Parti démocrate a subi l’une des pires déroutes électorale de son histoire ayant perdu même dans des endroits où il n’avait jamais perdu.
Malgré le retour de la croissance économique (2.5 % en 2010, 1.8 % en 2011, 2.8 % en 2012 et 2 % en 2013), la baisse du chômage (5.8 %), pratiquement deux fois moins élevé qu’en France, les Américains ont largement voté aux élections de mi-mandat contre le parti du président Obama! Les Républicains ont obtenu la majorité absolue à la Chambre et au Sénat.
Etats-Unis : les élections de mi-mandat entre la leçon démocratique, le rebond économique et la catastrophe Obamacare
Dans quelques jours auront lieu les élections de mi-mandat aux Etats-Unis. D’abord, il faut souligner le caractère profondément démocratique de ces élections qui invitent les Américains à se prononcer sur leurs élus à la moitié de la législature et aussi pour donner une majorité au Président ou bien pour lui en enlever une. Les élections de mid-term font partie d’une série de pratiques américaines qui, malheureusement, n’existent pas en France : référendums d’initiative populaire, associations et think tanks, Tea Parties, recalls (sessions extraordinaires) et élections de mid-term.
«La fiscalité pour réduire le déficit ne fonctionne plus et elle n’a jamais fonctionné »
George Osborne, le Ministre de l’Economie britannique, a tenu ce discours prometteur à la conférence du Parti conservateur. Dans la perspective des futures élections, le discours avait pour but de convaincre les électeurs de la compétence en économie de ce Parti. « Je vous le dis franchement, la stratégie de la fiscalité pour réduire le déficit ne fonctionne plus, et elle n’a jamais fonctionné…” a-t-il affirmé le 29 septembre. En même temps, il soulignait l’importance de la concurrence fiscale dans le monde «au sein d’une économie moderne globalisée, où l’on peut déplacer son investissement d’un pays à un autre, et déménager d’un coup toute son activité à l’étranger…». Sans doute faisait-il référence aux fusions inversées qui permettent de délocaliser une entreprise dans un pays moins taxé (tax inversions) telles qu’organisées aux Etats-Unis.
Après les résultats des élections européennes, un nouvel ordre politique semble émerger dans plusieurs pays, avec le retour du repli sur soi et le renforcement des frontières économiques, y compris au sein du marché européen. De l’extrême gauche à l’extrême droite, on dénonce une «Europe ultra-libérale», au service des multinationales et du libre-échange.
A ce titre, le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (Transatlantic trade and investment partnership, TTIP), pour lequel les négociations entre Washington et la Commission européenne sont en cours, alimente les fantasmes les plus farfelus. En France, si la méfiance à l’égard du libre-échange a toujours existé, elle est désormais renforcée. Pourtant, la démagogie protectionniste n’est certainement pas la meilleure voie pour sortir la France et l’Europe de la stagnation économique ; on ne pourra faire plus de croissance avec moins d’échanges !