Loin d’être une victoire, la récente décision concernant la directive de 1996 sur le travail détaché n’a pas essentiellement changé le système comme le souhaitait la France. Les transformations ont été minimes et ne vont pas affecter, au moins à court terme, le travail détaché. Ce qu’il faudrait c’est une réforme en profondeur du marché du travail français et de l’Etat.
Droit du travail
Travailleurs détachés : moins de 1 % de la main d’œuvre européenne
Fallait-il autant de réunions et de rencontres pour revoir la directive de 1996 sur les travailleurs détachés ?
A force de vouloir satisfaire des syndicats non représentatifs, les mesures annoncées par le gouvernement français sont insuffisantes et ne vont probablement pas libérer le marché du travail qui en aurait bien besoin. Une occasion ratée.
En affirmant vouloir libérer le SMIC de toutes charges, Gérald Darmanin ne montre-t-il pas que son coût représente une entrave à l’embauche ? Ce faisant, il poursuit la politique qui consiste à réduire le coût du travail en dérogeant à la règle générale, d’où par exemple les réductions dites « Fillon ». Pourquoi ne pas simplifier le processus en décrétant une simple baisse du SMIC ?
Comment peut-on demander à d’autres pays de changer leur marché du travail ou leur politique sociale, si l’on n’est pas capable de le faire chez soi ?
Le chômage a baissé mais il reste au moins deux fois plus élevé qu’en Allemagne. Sans réformer sérieusement le marché du travail, les vraies créations d’emploi ne seront pas au rendez-vous.
Travailleurs détachés : mieux vaut réformer le marché du travail !
Nicolas Lecaussin est interrogé au Journal de 20 heures sur France 2 à propos des travailleurs détachés en France. Voir. (18’15)
La France a besoin de vraies réformes, pas du bricolage !
L’article de Nicolas Lecaussin sur les réformes à faire en France est publié par le quotidien l’Opinion dans son édition du 26 juillet.
On a fait grand cas de la réforme du Code du travail en France. Au-delà du flou des propositions, la ministre du Travail, Mme Pénicaud, s’est même engagée à augmenter les indemnités légales du licenciement en prétextant un niveau d’indemnités légales « plus bas que la moyenne ». La réalité est un peu différente. Si les indemnités de licenciement sont un peu moins élevées que dans d’autres pays, les règles de licenciement sont beaucoup plus strictes en France et les allocations chômage sont plus élevées.
Le programme de M. Macron prévoyait une réforme du droit du travail pour simplifier celui-ci et le fluidifier et plus généralement procéder à la « rénovation de notre modèle social » et « renforcer le dialogue social ». Un axe majeur de cette réforme est l’inversion des normes de telle façon que les accords d’entreprise puissent primer sur ceux des branches, voire sur la loi. A force de vouloir satisfaire tout le monde « en même temps », le risque est que la montagne accouche d’une souris.