Certains dictateurs sont entourés de plus de mystères et d’interrogations que d’autres. Leur biographie demande aux historiens plus de travail de recherche et de documentation. Augusto Pinochet fait partie de ces tyrans-là. Il cumule au moins deux paradoxes : il a mené au Chili une politique économique libérale et il a cédé le pouvoir sans aucune effusion de sang, tout en facilitant le passage à la démocratie.
Démocratie
Quel cauchemar ! Je n’aurais jamais cru, il y a trente ans, lors de la chute du communisme, et après avoir choisi de vivre en France, qu’en 2020, il existerait un parti communiste qui proposerait son programme aux Français sans la moindre gêne et des intellectuels qui feraient ouvertement l’éloge de l’idéologie marxiste-léniniste. Le totalitarisme communiste et la montagne de cadavres qu’il a laissé derrière lui bénéficie toujours dans ce pays d’une forme de sympathie qui le rend presque intouchable.
Il ne pouvait pas y avoir meilleure occasion que la création d’une Convention citoyenne pour le climat. Tirés au sort, à partir de 255.000 numéros de téléphone générés automatiquement, les participants ont été triés en fonction de différents critères, selon leur sexe (stricte parité), leur âge, leur niveau d’études, leur situation socioprofessionnelle et leur lieu de vie. Ils viennent de communes rurales ou de grandes agglomérations, de toutes les régions y compris l’Outre-mer. Ils sont agriculteurs, fonctionnaires, médecins, ingénieurs, et un quart d’entre eux n’a pas dépassé le niveau du collège. Tous les âges sont représentés à partir de l’adolescence (3% ont 16 à 17 ans,18% ont plus de 65 ans).Ce sont les 150 citoyens qui devront se prononcer sur le climat, faire des propositions, une soixantaine. La démarche semble originale et louable pour de nombreux observateurs et journalistes. Mais n’est-elle pas un bel exemple de populisme et une initiative dangereuse ?
Nous recevons de temps en temps des tweets ou des messages en réaction à certains de nos articles – en particulier sur les syndicats, les grèves, la réforme de l’Etat, nos propositions libérales… – qui nous accusent d’être des « salauds de riches » méprisant les pauvres, des « laquais à la solde du patronat et du MEDEF », payés par le grand capital, voire les puissances étrangères (américaine, cela va de soi). Certains nous demandent d’arrêter avec nos « bêtises ». A force, on s’habitue, et, de toute façon, nos réponses argumentées n’ont aucune chance de convaincre les dogmatiques qui nous insultent. Ce n’est pourtant pas agréable, certaines menaces mériteraient même de n’être pas prises à la légère. Faut-il pour autant demander à l’Etat d’intervenir ? Nous ne le croyons pas. Nous sommes un Institut sérieux dont les travaux s‘appuient sur des arguments comparatifs solides et chiffrés. Ce sont nos armes pour nous défendre. Or, l’Etat veut le faire à notre place. C’est l’objectif de la loi Avia (du nom de la députée LREM, Laetitia Avia) qui a été discutée il y a quelques jours en CMP (commission mixte paritaire) sans qu’un compromis soit trouvé. De quoi s’agit-il ?
Lors de ses vœux aux Français, le président Macron a rappelé le rôle de l’Etat et du gouvernement dans un pays comme la France et s’est engagé à « consacrer toute mon (son) énergie à transformer notre pays pour le rendre plus fort, plus juste, plus humain. » Il a rappelé aussi sa mission envers la société et notre vie : « Faut-il pour autant renoncer à changer notre pays et notre quotidien ? Non. Car ce serait abandonner ceux que le système a déjà abandonné, ce serait trahir nos enfants, leurs enfants après eux, qui alors auraient à payer le prix de nos renoncements. » « L’Etat et les services publics ont un rôle essentiel pour renforcer cette unité française. » a-t-il encore souligné. Tout cela, bien entendu, au nom de la justice, du progrès social et de l’écologisme.
La tentation du totalitarisme chez les intellectuels français
C’est avec un grand plaisir que l’IREF publie cet article écrit par un jeune chercheur à la Sorbonne. Il nous rappelle la lucidité de Raymond Aron face à l’intelligentsia de gauche attirée par l’idéologie totalitaire et l’importance de l’engagement de l’intellectuel au service de la liberté.
Quelques enseignements pour la France et la droite en particulier
Le Parti conservateur britannique a obtenu une victoire historique lors des dernières élections législatives organisées dans un contexte particulier de débats acharnés autour du Brexit. Ce sont les meilleurs résultats depuis l’époque de Margaret Thatcher et de sa troisième victoire législative en 1987. En face, le Parti travailliste (Labour) dirigé par Jeremy Corbyn obtient les plus mauvais résultats depuis 1935. Que nous apprennent ces élections ?
« Je regarde comme impie et détestable cette maxime, qu’en matière de gouvernement la majorité d’un peuple a le droit de tout faire, et pourtant je place dans les volontés de la majorité l’origine de tous les pouvoirs », écrit Tocqueville dans De la démocratie en Amérique. Il se méfiait de l’omnipotence de la majorité, de sa tyrannie et du manque d’attention dont pourraient souffrir les « membres de la minorité ». L’évolution politique de l’Amérique a montré que les pouvoirs ont su s’équilibrer et que nulle part ailleurs la société civile n’est aussi forte et bien représentée que là-bas. En France, on n’est jamais arrivé à un tel équilibre. Il n’y a pas de tyrannie de la majorité mais une tyrannie des privilégiés et des moins représentés.
Alors qu’en France les militants d’extrême gauche manifestent violemment contre les libertés et affirment ouvertement leur haine du capitalisme, à Hong Kong, les habitants se mobilisent pour préserver les libertés et garder leur modèle de développement, une société libérale. Depuis cinq mois, les affrontements sont de plus en plus violents entre les manifestants et les forces de l’ordre dirigées par le pouvoir communiste chinois. Environ 1 000 personnes ont déjà été arrêtées, nombre d’entre elles battues et torturées. La plus grande vigilance s’impose à l’égard de cette dictature qui possède encore des camps de travail forcé et qui pratique l’épuration ethnique, notamment au Tibet, au Népal et dans la province de Xinjiang où, selon les rapports internationaux, la population est pratiquement réduite à l’esclavage.
Données personnelles : à chacun de choisir ce qu’il veut en faire !
Comment réguler l’usage et la commercialisation des nouvelles technologies de l’information et des communications ? Le débat se vivifie sous l’initiative de nombreux centres de réflexion qui investissent cette question. En janvier 2018, le think tank Génération Libre sortait un premier rapport très médiatisé désireux d’instaurer une « patrimonialité des données personnelles ». Le laboratoire d’idées poursuit et détaille sa réflexion dans un nouveau rapport sorti en septembre 2019. En analysant les propositions de Génération Libre à la lumière des arguments développés dans une première publication pour l’IREF, la présente réflexion a l’ambition de contribuer au débat sur la régulation de l’industrie du traitement des données.