Plusieurs médias se sont faits l’écho tout dernièrement de l’information selon laquelle une taxe est imposée en Allemagne… aux propriétaires de chiens. Il s’agit d’une taxe définie et perçue par les communes : à Hambourg, elle est d’au minimum 90 euros par chien ; à Berlin, 120 euros (elle passe à 180 euros pour deux chiens : la taxe est donc dégressive, merci pour le contribuable berlinois !) ; à Brême, 150 euros. Au total, comme l’indique un article des Échos, ce sont plus de 420 millions d’euros qui sont entrés en 2023 dans les caisses des communes outre-Rhin grâce à la collecte de cette taxe, ce qui représente une hausse de plus de 40% en dix ans. Dans « de nombreuses villes allemandes », apprend-on dans un reportage télévisé, « la taxe ne concerne pas les chiens guides d’aveugles (NDLR : encore heureux !) ni les propriétaires au chômage ou à faibles revenus ».
L’institution de cette taxe remonterait… au XVIe siècle. En France aussi, il y eut autrefois une taxe sur les chiens : adoptée en 1855, c’est-à-dire sous le Second Empire, elle fut abrogée dans les années 1970. Une mesure qui fut alors prise notamment pour remplir les caisses des communes et pour lutter contre la rage. Que des vieilleries fiscales pareilles puissent perdurer dans un pays comme l’Allemagne laisse à vrai dire pantois. Une aberration d’autant plus grande que certains propriétaires de chiens s’en disent manifestement satisfaits – car les chiens, soulignent-ils, utilisent eux aussi les voies publiques !
Que l’on punisse les propriétaires de chiens irresponsables qui ne tiennent pas en laisse ni muselé dans l’espace public un chien dangereux pour autrui, et/ou ceux qui ne ramassent pas dans la rue les déjections canines dues à leur animal est parfaitement compréhensible, ce devrait même être la norme. Mais de là à taxer les propriétaires de chiens du fait même qu’ils possèdent un chien relève ni plus ni moins d’une fiscalité pataphysique. La France n’a donc pas le monopole en ce domaine.
