Depuis les années 90, les décideurs publics français vivent sur le postulat que repousser l’âge légal de départ à la retraite permettra d’augmenter la durée de travail et de faire des économies pour soulager une sécurité sociale chroniquement déficitaire. C’est ce postulat que le Conseil d’orientation des retraites (COR) vient de remettre en cause : si le report de l’âge légal de la retraite permet de réaliser des économies sur celle-ci, il génère des coûts cachés pour l’assurance chômage et la branche invalidité.
Le report de l’âge légal de départ en retraite de 60 à 62 ans, décidé en 2010, a permis d’économiser 14 Mds€ sur les pensions en 2020 mais génère un effet d’éviction vers d’autres prestations sociales, chômage (1,3 Mds€) et invalidité (1,8 Mds€), la facture grimpant à 5 Mds€ en cas de départ à 64 ans.
Il ne resterait alors que deux options au gouvernement : augmenter les cotisations sociales et notamment la CSG ou geler les pensions, pendant trois ans par exemple, ce qui engendrerait une substantielle économie de 17 Mds€. La première semble délirante dans un pays où le poids des charges et impôts est déjà au plus haut. Ainsi ne resterait plus que le gel de pensions comme seule option raisonnable.
C’est aller un peu vite en besogne. D’abord, parce que les économies (14 Mds€ sur les pensions) sont plus importantes que les dépenses (3,1 Mds€ sur les prestations chômage et invalidité). Ensuite, parce que le COR regarde du mauvais côté de la lorgnette et ne voit pas que la capitalisation permettrait de sortir de ce piège par le haut.
L’IREF propose de réformer l’assurance retraite en permettant à chacun de disposer d’un Compte Personnel Retraite (CPR) qui pourrait être affecté en assurance par capitalisation ou en répartition dans le régime actuel, selon le choix de chacun. Par l’épargne retraite, les individus deviendront plus responsables de leur avenir et pourront choisir des parcours de carrière plus flexibles. Et les entreprises pourront bénéficier des capitaux investis.
2 commentaires
Ce rapport est plein de bon sens dicté par des vérités évidentes….mais qui ne sont pas politiquement »’véhiculables »’ pour les électeurs qui sont endoctrinés par des « politiques » irresponsables qui veulent nous imposer fleurs arguments non travaillés mais efficaces pour leurs réélections…
Priorités obligent…
Il faut impérativement porter l’âge de la retraite à 65 ans (avec 45 ans de cotisations pour une retraite pleine), comme avant l’ère socialiste. Il faut impérativement rétablir la semaine de 40 heures. Il faut stopper l’immigration avec sa CMU et AME. Déjà ça, et on pourrait apprécier les résultats. Il faut aussi marteler sans cesse qu’il faut TRAVAILLER et que sans travail, pas d’indemnité autre que le strict nécessaire (plafonné à 70 % du smic brut et obligation de travaux communaux de 20 heures par semaine). Vous allez voir si les postes non pourvus ne vont pas être pris d’assaut.