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Mais qu’attend-on pour supprimer le statut de la fonction publique ?

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Nous l’avons dit, les effectifs de l’État augmenteront encore en 2025, d’un peu de plus de 2500 personnes. Chaque jour l’objectif de réduire les dépenses et le nombre de fonctionnaires semble s’éloigner un peu plus.

Le Premier ministre François Bayrou, sur LCI le lundi 27 janvier, a pourtant confirmé que la réduction des effectifs de la fonction publique devait être examinée, mais après avoir passé en revue les missions de l’État, des collectivités et des « innombrables » agences. Par conséquent, la réduction du nombre de fonctionnaires « ne peut pas se faire immédiatement ». Elle ne peut pas se faire du jour au lendemain, a précisé Bayrou, « d’abord parce que les fonctionnaires ont un statut protégé par la loi qui empêche de les licencier du jour au lendemain – et d’une certaine manière, heureusement – et, ensuite, parce que notre pays a besoin de stabilité ». Bref, une fois de plus, la réforme est renvoyée aux calendres grecques.

 Pourtant, les fonctionnaires ne sont pas opposés à la fin de la sécurité de l’emploi comme nous l’avons indiqué au mois d’avril 2024 en nous appuyant sur un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro. L’enquête révélait, en effet, que 71% des fonctionnaires étaient favorables au développement de la rémunération au mérite, que 65% soutenaient le licenciement pour insuffisance professionnelle, et que 61% n’étaient pas opposés à la fin de la sécurité de l’emploi.

Une nouvelle enquête vient confirmer que l’attachement à l’emploi à vie s’effrite parmi ses bénéficiaires. Le 7ème baromètre sur le service public local de l’Association des administrateurs territoriaux de France (AATF), réalisé par Ipsos, révèle que 61% des fonctionnaires territoriaux interrogés souhaitent le maintien de l’emploi à vie. C’est encore beaucoup, mais c’est 14 points de moins que lors de la 1ère édition du baromètre.

En fait, ce que veulent les fonctionnaires des collectivités locales, c’est une ouverture de la fonction publique à des personnes venant du secteur privé (80%) et une plus grande flexibilité dans la gestion du personnel sous statut.

Enquête après enquête, sondage après sondage, il s’avère que les fonctionnaires ne sont pas opposés à la réforme de leur statut. Même France Stratégie reconnaît que l’emploi à vie est perçu comme un risque d’enfermement. Comme on dit aujourd’hui, « les planètes sont alignées » pour une réforme.

Alors pourquoi le Gouvernement tergiverse-t-il ? A-t-il peur des syndicats, les seuls qui s’opposent encore vraiment à la réforme du statut de fonctionnaire ? Pourquoi les écoute-t-il alors qu’ils ne sont plus représentatifs ?

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10 commentaires

Michele Goudeau 30 janvier 2025 - 8:42 am

Objectif premier du Gouvernement : durer en évitant la censure. Pour cela il avance puis recule et ainsi ne change rien

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Denis Huneau 30 janvier 2025 - 8:49 am

Le statut des fonctionnaires prévoit parfaitement qu’on puisse les licencier et ce depuis l’origine.
Cela nécessite cependant une loi de dégagement des cadres précisant les fonctions et services concernés et les conditions de départ, l’équivalent d’un plan social.
Encore faut-il que le parlement vote une telle loi!

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Maellys93 30 janvier 2025 - 2:29 pm

Commencer par faire simple et annoncer une volonté politique qui spécialise l’Etat aux seules fonctions régaliennes.
La suppression du Statut de fonctionnaire pour toutes les fonctions NON-REGALIENNES en serait la suite logique.

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Broussard 30 janvier 2025 - 10:02 am

on reproche à l’Éducation nationale qu’il y ait des classes sans enseignants ;
on reproche à la Justice de mettre des années à punir les coupables ;
j’en passe et des meilleures…
alors ? Où réduire les effectifs ?
peut-être dans les cités administratives, où les employé-es arrivent au compte-goutte et se tournent les pouces la moitié de la journée avant de partir en avance
j’ai des exemples…

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PhB 30 janvier 2025 - 7:39 pm

Bravo Broussard
En effet, ce ne sont pas les acteurs sur le terrain qu’il faut virer mais toute une bande de feignasses qui se trouvent dans le bureaux, sensés être soit- disant chargés d’organiser le boulots des autres, à commencer par ceux placer tout en haut qui nous coûtent le plus cher.
PhB

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Duhamel 30 janvier 2025 - 2:47 pm

Le gouvernement ne cherche pas à amincir le mammouth il cherche des futurs électeurs et tans pis pour le pays .

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Albatros 30 janvier 2025 - 3:54 pm

Une réduction drastique peut être faite dans la “haute” (ou plutôt hautaine) fonction publique, dans les effectifs qui grenouillent :
– Dans les cabinets ministériels
– Dans les Hauts conseils, observatoires ou autres instances qui sont des parkings à inutiles : GGEDD, CGAAER, etc.
– Au CESE qui dispose d’autant de ramifications inutiles que de régions.
La liste est très longue, sans parler du scandale des pantouflages.
Ci-dessous un extrait de “Contexte” donnant quotidiennement les mouvements de tous ces gens (eh oui, ça paraît tous les jours) : Je vous laisse apprécier les titres…
Les députés battus en 2024 Rabault (PS ) et Descrozaille (Renaissance) ont été nommés conseillers maîtres en service extraordinaire à la Cour des comptes. Stéphane Bouillon, jusqu’ici secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), a été nommé conseiller maître en service extraordinaire à la Cour des comptes. Anne Grillo, jusqu’ici directrice Afrique du Nord et Moyen-Orient, est nommée directrice générale de la mondialisation du Quai d’Orsay, à compter du 1ᵉʳ mars 2025. Bénédicte Peyrol prend la responsabilité des affaires publiques du groupe Saur, en plus de son poste de directrice du développement durable, qu’elle occupe depuis septembre 2023, Maxime Carignon a pris le poste de conseiller législatif pour la commission des Affaires économiques au groupe Rassemblement national de l’Assemblée. Il remplace Sophie Dumont. Madeleine Rouot, Adèle Foucault et Timothé Gagnard sont nommés conseillers argumentaire et discours auprès de la porte-parole du gouvernement. Les deux premières occupaient déjà un poste similaire au sein du même ministère dans le gouvernement Barnier, tandis que le troisième était chargé de mission discours auprès de Jean-Noël Barrot. Chez François-Noël Buffet, Chloé Jambon est nommée conseillère chargée des affaires juridiques et institutionnelles et Robin Emschwiller, éphémère chef adjoint de cabinet de Barnier, devient conseiller parlementaire. Caroline Gentilhomme devient conseillère chargée de la prévention de la délinquance et des dérives sectaires. Sous le gouvernement de Barnier, elle était conseillère auprès du secrétaire d’État chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations. Hélène Vignolles est nommée conseillère en charge du plein emploi auprès de la ministre chargée du Travail et de l’Emploi. Elle était auparavant cheffe de cabinet adjointe de la ministre sous Barnier. Noémie Claret est nommée directrice adjointe de cabinet, chargée des sports et des affaires économiques et diplomatiques au cabinet de la ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative.

Afuera!

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Boutté 31 janvier 2025 - 7:58 am

J’ai, durant 30 ans, bénéficié de ce statut. Ceci ne m’empêche pas de le trouver stupide. Quel Fonctionnaire n’a pas dans sa carrière connu des situations où l’utilité disparaissait mais le poste était maintenu ?

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Celine Simon 31 janvier 2025 - 4:46 pm

Vous donnez l impression de critiquer la fp pour le principe. Ne vous rendez vous pas compte que le travail réalisé par le fonctionnaire coûte moins cher que le même réalisé par le privé ????
Les entreprises privées profitent de la mane de l argent public et surfacturent les prestations ou les coûts de construction. Ce que vous payeriez 20000 en tant que particulier c est x5 pour une mairie.
Faut arrêtez de taper sur les fonctionnaires pour le plaisir.
La suppression des services publics ne signifie pas des économies pour la population ou devrais-je dire le contribuable puisque c est votre seul intérêt.
C est voir un peu court .
Regardez on a voulu la mise en concurrence d edf! Résultat les français n’ont jamais payé aussi cher l électricité qu’aujourd’hui.

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Nicolas Lecaussin 1 février 2025 - 7:05 pm

Non ! C’est exactement l’inverse : le privé en concurrence coûte deux fois moins cher que le public !

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