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L’interdiction des moteurs thermiques sera-t-elle repoussée ?

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Le résultat des prochaines élections européennes pourrait remettre en question l’interdiction de la vente des véhicules à moteurs thermiques en 2035. En effet, les deux groupes au Parlement européen de droite conservatrice et d’extrême-droite que sont les conservateurs et réformistes européens (ECR, qui comprend Fratelli d’Italia de Georgia Meloni ou le PiS en Pologne) et Identité et démocratie (ID, Rassemblement National, Alternative pour l’Allemagne) souhaitent revenir sur cette décision. Si l’ECR explique que « le moteur à combustion est un témoignage de la créativité européenne » et devrait rester « viable pendant encore des années », ID dénonce une « mesure discriminatoire et d’exclusion sociale » en raison du prix élevé des voitures électriques. Les deux arguments sont recevables, d’autant plus que les subventions pour les modèles électriques sont un poids de plus dans les finances publiques.

Certains partis membres du Parti populaire européen (PPE, centre-droit) veulent aussi revenir sur cette interdiction. La CDU allemande voudrait annuler cette décision pour continuer à bénéficier de la « technologie de pointe allemande du moteur à combustion », tandis que la tête de liste des Républicains François-Xavier Bellamy estime que c’est une « contrainte dangereuse », et un « grave contresens industriel, social et écologique ». Le PPE a oeuvré à cette interdiction et revenir dessus ne figure pas dans le programme du parti. Toutefois, il est possible d’imaginer que le vote de certains partis du PPE puisse rejoindre ceux des bancs le plus à droite du Parlement.

Mais ils devront faire face à l’opposition de la majorité des centristes, de l’ensemble des sociaux-démocrates et écologistes ainsi que de la Hongrie de Viktor Orban, qui reçoit des investissements de groupes chinois pour fabriquer des voitures électriques.

Les ventes de voitures électriques ralentissent en Europe depuis fin 2023. Les marchés financiers sont méfiants et de lourds investissements ont émoussé la rentabilité des constructeurs : ils ont dépensé des milliards d’euros pour adapter leurs usines et construire de nouvelles chaînes de production. Volkswagen et BMW par exemple souhaiteraient plus de temps avant l’interdiction, tout comme le commissaire européen Thierry Breton, sceptique dès le départ sur l’échéance de 2035, selon Les Échos. Un report de la date semblerait être une réponse plus envisageable et plus « consensuelle ».

La généralisation de la voiture électrique n’est pas forcément une bonne décision, les impacts sur le climat pouvant se révéler contreproductifs. Toutefois, nous vivons une époque d’accélérations technologiques fulgurantes. L’innovation, c’est dans le cerveau des entrepreneurs, des ingénieurs et des scientifiques qu’elle nait, pas dans celui des hauts fonctionnaires français et européens qui ne jurent que par la réglementation, la taxation, et l’interdiction. Ainsi, il conviendrait de suspendre l’interdiction de la vente des voitures thermiques pour 2035, tout en libérant l’initiative privée des normes européennes.

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2 commentaires

Jacques Baudouin 20 mai 2024 - 10:42

Qui a calculé le nombre de centrales nucléaires nécessaires pour faire rouler le parc automobile en électrique ?
Une fois de plus on voit l’amateurisme des personnes qui nous gouvernent !

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Robert pougnet POUGNET 23 mai 2024 - 5:43

Ce serait dommage pour les millions et millions de voitures chinoises qui attendent un peu partout dans les dépôts et puis ce serait peut être la fin des voitures américaines, des voitures japonaises des voitures européennes Mercedes, Volkswagen, Audi, Peugeot, Citroën, Renault et j’en passe, ce serait vraiment dommage ?

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