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Le grand n’importe quoi de la transformation numérique de l’État

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Réussir sa transformation numérique est un des grands défis auxquels sont confrontées les organisations. L’administration publique n’y échappe pas. L’IREF a eu l’occasion de montrer dans une étude combien la mise en place d’une e-administration était laborieuse en France au regard de ce qui se fait dans d’autres pays.

La Cour des comptes, dans un nouveau rapport sur le pilotage de la transformation numérique de l’État, vient confirmer nos analyses. Attachons-nous au premier chapitre qui traite de l’organisation de la direction interministérielle du numérique (Dinum). Depuis 2011 (et la création de la direction interministérielle des systèmes d’information et de communication de l’État), « pas moins de sept décrets ont restructuré l’organisation et réformé les missions de la direction en charge de la transformation numérique de l’État, au gré des évolutions des rattachements administratifs et de tutelles ministérielles ». Le schéma ci-dessous, élaboré par la Cour, montre bien les changements incessants d’organisation.

Ce ballottement ne favorise pas une stratégie stable. C’est ainsi, comme l’écrit la Cour, que « depuis 2011, la stratégie de l’État en matière de transformation numérique a été caractérisée par de nombreuses évolutions, parfois radicales et souvent dépendantes de la personnalité et du parcours professionnel du directeur. Chaque renouvellement de directeur a été assorti, depuis 2015, d’une nouvelle stratégie, voire d’une nouvelle méthodologie de travail ».

Depuis 2023, une nouvelle feuille de route est censée guider la Dinum, mais elle a été établie sans que le bilan des stratégies précédentes ait été fait. Et, en réalité, comme le souligne le rapport, il n’existe pas de « véritable stratégie numérique globale, impliquant l’ensemble des administrations ».

Le reste du rapport de la Cour des comptes est dans la même veine. Sont dénoncés successivement la complexité budgétaire, la mauvaise gestion des ressources humaines, les résultats contrastés des différentes missions, le manque d’évaluation, une insuffisante légitimité de la Dinum, le manque de plus-value des produits numériques, etc.

La Cour fait 13 recommandations pour améliorer le fonctionnement de la Dinum. Elles ne sont que des pis-aller. Par exemple, les magistrats de la rue Cambon n’évoquent pas un rapprochement avec la direction interministérielle de la transformation publique (DITP) qui est, notamment, chargée de coordonner l’action des administrations pour simplifier les démarches et améliorer la qualité du service pour les usagers. Pourtant les missions des deux directions sont complètement imbriquées !

C’est surtout en recentrant l’État sur ses missions régaliennes que son indispensable transformation numérique pourra réussir.

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