L’année 2020 et la crise sanitaire marquent un sévère coup d’arrêt dans l’amélioration de la situation financière des communes depuis 2014. Comme l’affirme la DGCL (Direction générale des collectivités locales), le fossé se creuse entre la gestion de l’endettement des grandes et des petites communes.
Le délai moyen de désendettement des communes, passé de 6 à 5 ans entre 2014 et 2019, est remonté à 5,4 ans en 2020. Cette augmentation est surtout le lot des grandes communes. En effet, la hausse est de 0,2 ans pour celles de 20 et 50 000 habitants, de 0,6 ans pour celles de 50 et 100 000 habitants et d’un an pour celles de plus de 100 000 habitants (hors Paris).
A l’inverse, les communes de moins de 10 000 habitants ont conservées une gestion vertueuse de leur dette, dont le flux diminue de 30% et le stock de 2,5%, ce qui constitue une rupture par rapport à l’année 2019.
De même, les recettes des communes de moins de 500 habitants sont les seules à avoir augmentées alors que celles des communes de plus de 100 000 habitants baissent de 3,7 %.
Le bulletin d’information statistique sur les finances des communes en 2020 décrit ce qui s’annonce comme un effet ciseau où les recettes de fonctionnement des villes de plus de 10 000 habitants diminuent plus que leurs dépenses.
Même si les dépenses d’investissement décroissent de 16,3%, un certain nombre de celles-ci sont en forte hausse dans les grandes communes : les dépenses de formation pour les villes de plus de 20 000 habitants (+ 9%) ou les achats et charges externes des communes de plus de 100 000 habitants (+ 21%).
L’impact du contexte politique de gentrification des centres villes et de conquête des grandes municipalités par la gauche et les écologistes n’a toutefois hélas pas été mesuré.