Après des années de débat, le Sacré-CÅ“ur va finalement être classé parmi les monuments historiques selon la décision des élus du Conseil de Paris rendue le 6 décembre. Contesté depuis son élévation en 1875 et sa consécration en 1919, le Sacré-CÅ“ur de Montmartre fut longtemps le symbole de l’opposition entre catholiques et anticléricaux. Il a fallu attendre le 6 décembre 2022 pour que les élus du Conseil de Paris donnent enfin leur feu vert pour demander à l’Etat d’accorder à la basilique le titre de monument historique, qui constitue le niveau de protection le plus élevé. Propriété de la mairie de Paris, la basilique est intimement liée, dans l’imaginaire collectif, à l’épisode sanglant de la Commune. « L’édifice, dès le départ, porte l’opinion d’une frange politiquement très clivante, les ultra-catholiques [désireux d’] expier la Commune de 1871 ainsi que toutes les révolutions depuis 1789 », explique Eric Fournier, maître de conférences à l’Université Paris I, à l’AFP. A gauche, les protestations s’élèvent, comme Danielle Simonnet, députée LFI, qui s’est insurgée sur Twitter : « Célébrons la Commune de Paris, pas ses bourreaux ! ». Rappelons, du reste, que le classement du Sacré-CÅ“ur implique celui du square Louise Michel, qui porte le nom d’une célèbre communarde.
Une bonne nouvelle pour les défenseurs du patrimoine : cette décision devrait accompagner la restauration de l’orgue Cavaillé-Coll, ainsi que l’ouverture au public de sa crypte, actuellement fermée aux visiteurs.