En 2018, le Gouvernement lançait une stratégie nationale pour l’intelligence artificielle (SNIA) à la suite du rapport Villani. Au total, 3,35 milliards d’euros (Ms€) étaient prévus en deux phases. La première (2018-2022), dotée de 1,85 Md€ avait pour ambition de « doter la France de capacités de recherche compétitives ». La seconde (2021-2025) a pour objectif de « diffuser des technologies d’intelligence artificielle au sein de l’économie ».
 En matière de compétences, la SNIA prévoit de « former et financer au moins 2 000 étudiants en DUT, licence, licence pro, 1 500 étudiants en master, école d’ingénieurs et de commerce et 200 thèses supplémentaires par an en régime de croisière ». Des objectifs ambitieux qui pourraient se retourner rapidement contre nous.
En effet, si l’on en croit l’étude (2023) menée par Figures pour « Les Échos », les profils IA français sont moins bien rémunérés que leurs voisins britanniques et allemands. Quel que soit le profil retenu, le Français est toujours le moins bien payé. Jusqu’à 41 % de moins qu’un Allemand pour un emploi de chercheur en machine learning.
Le risque est donc grand que les jeunes Français, une fois formés en IA grâce à l’argent mis sur la table par le Gouvernement, choisissent d’aller exercer leur métier de l’autre côté du Rhin ou de la Manche.
Comment remédier à cette situation ? En baissant les charges d’exploitation, bien sûr !
Si nous nous référons à la note (juillet 2020) de France Stratégie relative aux impôts sur la production, nous constatons que les charges fiscales pesant sur l’exploitation représentaient (en 2018), 14,8 points de PIB en France. Ils étaient inférieurs à 10 points de PIB en Allemagne et légèrement supérieurs à 10 points au Royaume-Uni.
Prélèvements obligatoires comptabilisés en charges d’exploitation
(% du PIB, 2018)
Même si les chiffres datent un peu et si la France a réduit, depuis lors, une partie de ses impôts sur la production, les entreprises françaises continuent de supporter plus de charges que leurs concurrentes allemandes et britanniques. Sont notamment en cause les prélèvements sur la masse salariale (cotisations sociales employeurs et impôts sur les salaires et la main d’œuvre) et les impôts divers sur la production comme nous le voyons sur le graphique ci-dessus.
En un mot comme en cent, la France ne sera pas compétitive en matière d’intelligence artificielle (IA) si elle ne continue pas à baisser ses impôts sur la production et son taux d’impôt sur les sociétés. Et, par conséquent, ses dépenses publiques.
4 commentaires
La dépense publique: le ténia de la France.
En primaire on nous apprend qu’on ne compare pas des carottes et des navets. Dans cette première partie de l’article vous comparez deux leaders avec un décrocheur patenté.
Bien à vous
Les prélèvements sociaux sur les salaires, les retraités, des taxes toujours des taxes.
Les scientifiques français qui ont fait leurs études d’ingénieur dans des grandes écoles françaises après avoir fait leur deux années de prépa dans des grands lycées parisiens (Louis Legrand, Henri IV, …) ne travaillent pas en France. Cela est vrai depuis plus de 20 ans. On forme de très bons chercheurs mais ils travaillent pas en France. Lorsqu’ils font leur doctorat à l’étranger en partenariat avec la France, on leur propose rapidement un poste à l’étranger. Quand on calcule le salaire sans tous les prélèvements que l’on a en France, le choix est vite fait.
Tant que les français seront taxés sur tout, notre pays ne s’en sortira pas. La preuve qui va rembourser la dette de 3300 milliards de dettes. Cette dette ne pourra jamais être remboursée avec les taux d’intérêt qui augmentent. Cela n’empêche pas le gouvernement de distribuer sans compter de l’argent !!!
Il paraît que le ministre de l’économie et des finances est allé aux USA, aura t il retenu quelque chose de son voyage ?