Un récent article du Wall Street Journal rappelle que 50 professeurs de Harvard ont décidé, le 12 avril 2023, de créer un Conseil sur la liberté académique afin de défendre la libre expression dans les milieux universitaires, si malmenée ces dernières années. Deux d’entre eux, Steven Pinker et Bertha Madras, considèrent qu’« un établissement universitaire qui étouffe le débat trahit les privilèges que la nation lui accorde » (Boston Globe). La liberté d’expression est pour eux consubstantielle au progrès humain, l’« orthodoxie intellectuelle » – ce nouvel Index des temps modernes – devant être, quant à elle, tenue à distance.
La création de ce Conseil sur la liberté académique résulte de la volonté de lutter contre la systématisation de la « déconstruction » politiquement correcte, et contre la censure qui l’accompagne dans nombre d’universités américaines. Selon la Foundation for Individual Rights and Expression (FIRE), Harvard se classe… 170e sur 203 universités américaines au total en ce qui concerne le respect de la liberté d’expression. Menaces de licenciement pesant sur les professeurs qui commettraient un faux-pas idéologique, conférences déprogrammées, campagnes de dénigrement, bannissement, ostracisation (« annulation ») des contrevenants, telles sont quelques exemples dans la panoplie des sanctions dont disposent les défenseurs de la nouvelle bien-pensance académique. Des méthodes indignes du monde universitaire mais qui semblent pourtant être de plus en plus largement acceptées : un sondage de 2021 réalisé dans plusieurs universités américaines avait en effet montré que 51 % des étudiants considéraient comme tolérable le fait de nuire au bon déroulement d’une conférence prononcée par un intervenant avec lequel on est en désaccord, 20 % jugeant même « légitime » le recours à la violence…
Comment les étudiants vont-ils réagir à l’annonce de la création de ce Conseil ? Il est peu probable que tous en acceptent le principe sans broncher. « De nos jours, écrit le comité éditorial du WSJ, les étudiants de nombreuses universités agissent comme des gardes rouges lors la Révolution culturelle chinoise. Ne pas être éveillé est socialement puni ». On pourrait ajouter qu’ils se comportent aussi comme de véritables illuminés, mus par un messianisme assimilable à une « théologie de la libération ». « Une fois que tout sera décolonisé, dégenré, déracisé, bref purifié, la lumière viendra », écrivent à juste titre les auteurs de l’avant-propos des actes du colloque « Après la déconstruction », qui s’était tenu à la Sorbonne en janvier 2022, et dont l’objet était précisément le devenir de la liberté académique à l’ère de l’idéologie « décoloniale ». Espérons qu’une initiative comme celle de ces 50 professeurs de Harvard verra le jour prochainement en France, dont les universités sont confrontées au même péril.
3 commentaires
Quelles sont les causes de la décadence, voire la déchéance, de l’occident? Ces questions stupides qui plombent toute réflexion sérieuse sur l’avenir ne sont que des parasites, des pollutions pour occulter les développements que nous devons et pouvons travailler à organiser. Tous ces pseudo intelectuels focalisés sur leur sexe et leur nombril doivent être marginalisés, isolés mentalement et même matériellement, afin de libérer l’espace mental des esprits ouverts, cultivés et capables de projections intelectuelles.
Quant à ces pauvres américains perdus dans ce woke suicidaire, qu’ils résolvent donc leur culpabilité génocidaire et esclavagiste, leur âme pourra alors s’exprimer ailleurs que dans la consommation compulsive et le délire de domination du monde.
En fait les américains dominent le monde du fait de leurs qualités .
Courage ,intelligence , travail ,beaucoup de travail .Beaucoup d’américains ont 2 emplois et chez eux ce ne sont pas les vacances de 35 h ,ni 5 sem de congés payés , ni les RTT ……EN FAIT ON JALOUSE LEUR COURAGE .
Les écoles publics américaines sont arrivées au même niveau de comportement concernant l »education ou les professeurs ne sont plus respectés et ne sont pas du tout soutenus par leur hierarchies, c’est le wokisme à tous les niveaux, avec en plus les problemes raciaux, des milliers de professeurs ont démissionné avant la fin de leur contrat, pour aller travailler dans d’autres domaines que l’éducation ou des écoles privés. Comme en France, les administrations sont à la recherche de professeurs, difficile d’en trouver et quand ils s’en présentent, au bout de quelques mois, ils démissionnent, ça ne vous rappelle pas la France ??