M. Montebourg devrait se débarrasser de tous ses collaborateurs et lire ce livre plusieurs fois par jour. Ca devrait être son unique plan de travail. Car il contient tous les arguments et toutes les preuves des bénéfices de la mondialisation.
L’auteur n’a rien à voir avec le célèbre sorcier. Il ne fait pas de miracle. Il est juste Research Fellow à l’Institut Civitas, un think tank britannique. Dans son ouvrage, il montre comment et pourquoi l’industrie manufacturière a commencé à relocaliser sa production en Grande-Bretagne alors qu’en 2008 plus d’un cinquième de cette industrie était délocalisée en Chine. Depuis quelques années, l’industrie rentre en Grande-Bretagne au lieu de s’installer au Vietnam ou aux Philippines. Elle quitte la Chine pour les raisons suivantes : les salaires moyens ont augmenté en moyenne de 19 % entre 2002 et 2008 et de seulement 0.2 % en Grande-Bretagne sur la même période. Les économies faites grâce au coût du travail ne représentent plus 17 ou 18 % des coûts de production. Ce n’est pas suffisant pour délocaliser. La main d’œuvre est devenue plus rare à cause de la hausse des salaires. Les ouvriers chinois préfèrent s’orienter vers des régions où les salaires augmentent plus vite. Pour chercher de la main d’œuvre à l’intérieur de la Chine, il faut utiliser les infrastructures qui ne sont pas encore au point. Le contrôle de la qualité des produits fabriqués doit être fait en permanence. Souvent, des défauts sont découverts une fois les produits sur les bateaux. Les sous-traitants locaux ne sont pas tous fiables et les prix élevés du pétrole (de 25 dollars en 2000 à 132 dollars le baril en 2012) augmentent les coûts du transport.
Un bon exemple de relocalisation industrielle est l’Amérique. Alors qu’environ 40 % de la main d’œuvre a été délocalisée, depuis 2008 on assiste à un retour des industries avec un gain net de 300 000 emplois industriels en 2010. Grâce à une plus grande flexibilité sur le marché du travail, à des syndicats muselés, de nombreuses industries ont préféré réinvestir aux Etats-Unis.
Les conclusions de l’ouvrage montrent clairement que la façon la plus efficace de faire revivre une industrie est de la laisser vivre. Moins l’Etat s’en occupe, plus les chances de réindustrialisation sont fortes.