La lecture pendant les vacances est… obligatoire. Du moins, pour ceux qui veulent comprendre comment va le monde. L’IREF vous propose déjà deux ouvrages qui paraissent, à première vue, complètement différents mais qui, en réalité, sont liés.
Le premier est celui de Lord Acton, Le pouvoir corrompt, publié aux Belles Lettres. Traduit pour la première fois en français, Lord Acton (1834-1902) est un historien connu surtout pour la sentence « Le pouvoir tend à corrompre, et le pouvoir absolu corrompt absolument ». En s’appuyant sur des exemples historiques, puisés pour la plupart dans l’Antiquité, il met en garde contre les dangers de l’autocratie qui mène, entre autres, à la domination de l’Etat et à la corruption généralisée.
Les textes réunis dans ce petit volume, qui comprennent trois de ses plus importantes conférences, nous font découvrir un penseur catholique et libéral à la fois, défenseur ardent de la liberté de conscience et des droits individuels. Ce n’est pas par hasard si Hayek a été l’un de ses plus fervents disciples. Pour Acton, la religion, les institutions et la culture sont les principales sources de la liberté. Le cadre institutionnel permet l’épanouissement des libertés individuelles (« La liberté n’est pas le droit de faire ce que nous voulons, mais le droit d’être en mesure de faire ce que nous devons faire ») et la croyance est non seulement une rencontre avec Dieu mais aussi une forme de délivrance. Le passé nous apprend beaucoup et il faut en tenir compte (« l’histoire du futur s’inscrit dans le passé »). Mais « l’avenir est encore davantage chargé d’espoir ». Optimiste et réaliste (sinon, peut-on être libéral ?) , Acton s’est aussi engagé politiquement et a été conseiller du Premier ministre Gladstone. Epris de liberté, il nous a laissé des écrits qui nous aident à prendre conscience du fait que l’Etat et le pouvoir ont toujours tendance à croître et que seule la croyance en l’individu et en la responsabilité individuelle peuvent s’y opposer.
Le deuxième ouvrage, écrit par l’historien François Hourmant, est consacré aux Années Mao en France (Odile Jacob). A l’opposé de la passion pour la liberté du lord Acton, on découvre avec horreur comment l’être humain, quelles que soient ses qualités intellectuelles, est attiré par le crime et le totalitarisme. De Jean-Luc Godard à Roland Barthes, en passant par Sartre, Malraux et Alain Peyrefitte, des intellectuels, des artistes, des prêtres ou des politiques sont tombés dans les bras du plus grand criminel de l’histoire : Mao. Nulle part ailleurs, dans aucun autre pays du monde, la Maomania n’a été aussi forte. Alors que des dizaines de millions de Chinois mouraient de famine ou dans les camps de concentration, des revues, des films et des centaines d’articles et de livres ont fait l’éloge du totalitarisme maoiste. François Hourmant donne de nombreux exemples de cette addiction à une idéologie criminelle et totalement liberticide. Au moment où le capitalisme élevait énormément le niveau de vie, une grande partie de l’élite française voulait importer le modèle économique collectiviste. Cela prouve que la tentation totalitaire chez l’homme est très importante. A méditer…