Les vœux, puis la conférence de presse, le confirment : le Président prend un virage. En particulier, comme la Cour des Comptes, il insiste sur la réduction des dépenses publiques, notamment dans le domaine de la protection sociale. Mais, pour ce faire, il faudrait rendre aux Français la responsabilité de leurs choix et substituer une logique assurancielle à une logique fiscale.
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Voilà un syllogisme : la croissance reprend aux Etats Unis ; or les Etats Unis ont pratiqué une relance à grands coups de déficits budgétaires, donc ce sont les dépenses publiques qui feraient la reprise… Oui, mais il faut le dire : c’est dans les secteurs qui n’ont pas bénéficié de la manne fédérale que les créations d’entreprises et d’emplois ont explosé ; de même que dans les Etats qui ont réduit les dépenses publiques (tels certains pays d’Europe). Cherchez l’erreur !
Pour le Professeur Jean Philippe Feldman : « sûrement pas ! » Ce sont là des « mesures d’urgence », sans vision à long terme, et sans rupture avec les politiques, présentes et passées. Il n’y a aucune référence aux privatisations ou à la concurrence, mais le maintien des dépenses publiques à un niveau de 50 % du PIB. Le grand parti d’opposition doit réviser sa copie !
Au lieu de se scandaliser sur les énormes fortunes possédées par les plus riches du monde, on ferait mieux d’observer que les trois quarts d’entre eux sont des entrepreneurs, et non des spéculateurs. Ils ont créé des emplois, augmenté le pouvoir d’achat, et diminué le nombre de pauvres !
Que retiendra-t-on des vœux du Président ? Sans doute le « pacte de responsabilité ». Mais pourquoi les entreprises passeraient-elles un pacte avec l’Etat qui porte la responsabilité du chômage ? Et en quoi le « modèle social français » nous protégerait-il de la ruine, alors qu’il nous y plonge ? Le Pr.Jean Philippe Feldman s’interroge…
Les marges des entreprises françaises n’ont cessé de baisser depuis des années, compromettant l’investissement et l’emploi. Pourtant, il existe plus de 400 aides pour les seuls artisans et 5 000 aides publiques pour les entreprises en général. Mais les TPE et PME ne s’y retrouvent pas, à cause de leur complexité. Les aides ne vont pas aux entreprises les plus exposées à la concurrence.
Dans ses deux décisions du 29 décembre 2013 sur les lois de finances pour 2014 et rectificative pour 2013, le Conseil constitutionnel a censuré de nombreuses dispositions de ces lois de finances, notamment, dans le respect de sa décision de l’année 2012 sur le même sujet, la prise en compte des revenus des contrats d’assurance-vie pour le calcul du plafonnement de l’ISF, et beaucoup d’autres, souvent pour des raisons formelles (validation des prêts toxiques, calcul de la réserve de participation, impôts en faveur de l’apprentissage,…) et en a aussi accepté, sans doute indument, plein d’autres (limitation du quotient familial, taxe carbone, taxe à 75%). Explications.
En ce temps de Noël, il paraît opportun d’évoquer le message du Pape François dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium du 24 novembre 2013. Avec beaucoup de force, il annonce la joie de l’Evangile, une joie qui doit rayonner au cœur de tous les hommes. Avec beaucoup d’humanité, il exhorte, précisément chacun d’entre nous à redoubler d’attention aux pauvres et à œuvrer en leur faveur. Heureux rappel, y compris au sein même de l’Eglise, heureuse exhortation à l’attention de tous et notamment de ceux qui ont des responsabilités économiques. Hélas, et par une confusion que nous aurions aimé ne pas rencontrer dans un texte de cette qualité, il s’en prend en même temps à l’économie de marché.
Il est vrai que c’est la grandeur et la force de l’Eglise catholique que de laisser en son sein le débat ouvert lorsqu’il ne s’agit pas de questions doctrinales tranchées ex cathedra par le Pape. Au demeurant le Pape François reconnaît lui-même qu’il n’est pas expert en matière d’économie. Le savoir économique n’est pas article de foi, et les quelques pages de cette Exhortation qui portent sur l’économie ne sont qu’accessoires à ce texte riche d’enseignement par ailleurs.
Comme un grand nombre de commentaires ont laissé entendre que le Pape François virait au socialisme, voire au marxisme, il est du devoir de tout catholique (car l’exhortation s’adresse par priorité aux catholiques, ce n’est pas une Encyclique) de relever les « surprises » du texte, qui l’éloignent de la réalité économique, et de rappeler ce que la doctrine sociale de l’Eglise Catholique professe dans le domaine de « l’économie de libertés », suivant l’expression de Jean Paul II.
Le poids de l’Etat, de ses prélèvements, de ses fonctionnaires, commence à se faire sentir dans notre pays, à tel point qu’on assiste à un véritable retournement d’opinion. C’est peut-être un espoir qui est en train de se lever. Mais le dirigisme n’est pas moribond, d’autant plus qu’il est entretenu par un corporatisme vigoureux. On ne peut pas diminuer l’Etat sans porter atteinte aux privilèges.
Les Irlandais ont été durement touchés par la crise, mais aujourd’hui ils sont en mesure de rembourser les aides internationales qu’ils ont reçues et ils peuvent se financer sur les marchés. Le secret ? Ils ont refusé d’augmenter leur taux d’IS comme l’exigeaient les prêteurs et ils ont diminué les dépenses publiques avec une véritable austérité pour le gouvernement et les fonctionnaires.