Ainsi donc le sort en est jeté, qu’il s’agisse de l’immense cathédrale d’Amiens que le président de la République doit connaître ou, au fin fond du Gers de mon enfance, de l’humble église de campagne de Cazaux-Savès, la jauge sera la même: 30 personnes, pas une de plus, pourront suivre une messe, aussi rapprochées dans la petite église occitane qu’esseulées dans l’imposant vaisseau picard de Notre-Dame d’Amiens.
Thierry Benne
Pour éviter le conflit des générations : la solidarité intergénérationnelle
Le 10 juin dernier et face aux polémiques qui montaient, nous avions choisi un titre quelque peu provocateur: « Les retraités ont vraiment de la chance : plus de 30 000 morts dus à la pandémie » pour alerter les lecteurs de l’IREF sur les dissensions qui se faisaient jour de part et d’autre d’un bout à l’autre de la chaîne des âges. Le moins qu’on puisse dire au début de ce second confinement , c’est que loin de s’apaiser, les tensions ont repris avec une vigueur accrue et qu’elles commencent à flirter de manière inquiétante avec le conflit de générations.
Quand le Conseil constitutionnel ne respecte pas la Constitution
Depuis des décennies, il a été octroyé aux membres du Conseil constitutionnel des rémunérations et avantages indus pour environ 26 millions en euros courants, soit beaucoup plus encore en euros d’aujourd’hui.
L’IREF a relevé notamment :
• que du 1er janvier 1960 au 31 décembre 2000, les membres du Conseil constitutionnel avaient soustrait irrégulièrement une partie de leurs rémunérations à l’impôt sur le revenu pour un montant total estimé à quelque 6 millions d’euros courants.
• que sur la période courue du 1er janvier 2001 au 30 juin 2020 les membres du Conseil constitutionnel ont perçu des indemnités de fonction irrégulières pour un montant évalué à quelque 16 millions d’euros courants, et 20 millions d’euros courants si l’on y ajoute les charges patronales.
Ces sommes ont été décidées et versées en catimini, sans respect des formes et procédures constitutionnelles prévues au titre de la rémunération des membres du Conseil constitutionnel. Nous ne pouvons pas imaginer, bien sûr, que ces magistrats aient pu être ainsi achetés. Mais il est pour le moins troublant que ceux qui doivent veiller au respect de la Constitution soient ainsi les premiers à frauder les règles constitutionnelles. Sommes-nous encore dans un état de droit ?
Nous avons récemment instruit nos lecteurs du peu de bien que nous pensions du pitoyable article de François de Closets paru dans le Monde du 30 mai dernier « La génération prédatrice du toujours plus ». Dans le Figaro du 31 juillet, cette fois, Monsieur Hakim El Karoui, spécialiste reconnu de l’Islam, reprend une nouvelle fois sa croisade contre les retraités, qu’il avait entamée voici quatre ans chez Flammarion sous le titre « La lutte des âges: comment les retraités ont pris le pouvoir ». Il pousse cette fois-ci une nouvelle diatribe contre les retraités, qui font décidément partie de ses cibles préférées. Son titre un rien racoleur « Les retraités doivent participer à l’effort de guerre sanitaire » ne laisse aucun doute quant à la pensée de l’auteur, qu’on dit proche du Président Macron. Comme, il n’est pas dans nos habitudes – même en plein mois d’août- de laisser passer sans réagir les avanies qu’on déverse régulièrement sur le dos des retraités, nous avons décidé de prendre la plume une nouvelle fois pour remettre les choses en ordre vis-à-vis d’un fringant quadragénaire qui n’a assurément pas été encore confronté à un certain nombre de réalités, ni aux dures contraintes de l’âge. Nous rappellerons d’abord et en première partie les propositions de Monsieur El Karoui (I) avant de livrer dans une seconde partie (II) les objections qu’elles nous inspirent.
Il y eut d’abord en janvier 2020 l’apparition officielle du virus en Chine, à laquelle et malgré la présence de notre consulat à Wuhan, personne ou presque ne daigna chez nous vraiment porter attention, moquant même ceux qui se risquaient à y voir autre chose qu’une grippe exotique, passagère et bénigne. Ensuite vint la menace, le virus se propageant de manière alarmante, et même avec tous les freins et les retards que la Chine mit à en convenir, on commença à la prendre au sérieux. Puis éclata enfin la pandémie tardivement déclarée par l’OMS, avant que ne se dessine peu à peu inégalement la propagation à tous les continents, alors que les recherches entreprises sur le patient zéro en détectent l’origine de plus en plus tôt, dès novembre 2019, voire bien avant.
Les chiffres ne cessent de tomber, pas toujours cohérents mais tous plus angoissants les uns que les autres: 52 milliards d’euros de déficit pour la Sécurité sociale (commission des comptes de la Sécurité sociale: rapport du 16 juin), encore que ce chiffre paraisse bien insuffisant au regard des quelque 30 milliards que prévoit le Conseil d’orientation des retraites pour la seule branche vieillesse (in Les Échos 12 juin), auxquels il faut ajouter 27 quelque autres milliards d’euros pour l’assurance-chômage selon la dernière prévision de l’Unédic (in Les Échos 18 juin). Après avoir ravagé les corps, la pandémie dynamite nos comptes sociaux en asséchant leurs recettes à la suite notamment d’un confinement général imposé sur le territoire national tout entier, alors qu’une bonne moitié du pays n’a jamais connu les affres de l’Est et de l’Île-de-France.
On connaît la prédilection de M. François de Closets pour les réquisitoires et notamment pour dénoncer les abus du « toujours plus », dont il a fait en quelque sorte sa marque de fabrique. Mais dans sa tribune sur « la génération prédatrice du toujours plus » (Le Monde du 30 mai 2020), il s’en prend véhémentement aux 150 signataires souvent éminents d’un « Manifeste pour la révolution de la longévité » (ces personnalités avaient eu le tort insigne, en se penchant sur le sort des anciens, de prôner davantage d’attention et de sollicitude à leur égard), ainsi qu’à sa propre génération.
Les retraités ont vraiment de la chance : plus de 30 000 morts dus à la pandémie !
Il est actuellement de bon ton à gauche et même plus largement dans les rangs d’une partie du Parlement d’affirmer haut et fort que, face à la pandémie, les retraités s’en sortent bien, puisque à l’inverse de nombreux salariés qui ont perdu et qui vont continuer à perdre dans le chômage partiel une partie de leur salaire, ils ont, eux, réussi à conserver l’intégralité de leurs pensions. Certains vont même jusqu’à prétendre que les vieux seraient responsables des conséquences économiques désastreuses du confinement, qui n’aurait été décidé que pour les protéger. On voit bien entendu tout de suite où mène ce genre de réflexions, qui font par avance des retraités les cibles privilégiées des politiques d’austérité à venir.
Les vieux face au Covid-19 : un rappel énergique du secrétaire général de l’ONU
Une dépêche des Nations-Unies nous a récemment appris que le Secrétaire Général des Nations-Unies, M. Antonio GUTERRES, avait publié le 1er mai dernier une note d’orientation contenant des analyses et…
Tout le monde a en tête la communication calamiteuse et mensongère de l’éxécutif – président compris – sur les masques, dont la disponibilité n’a cessé, telle un mirage, de s’éloigner à chaque fois que son imminence était annoncée. Et aujourd’hui même où toutes les couturières se mettent bénévolement au service du pays, on se prend à se rappeler Du Guesclin qui, du temps de sa captivité, annonçait fièrement que pour payer sa rançon « il n’y a fileuse en France qui sache fil filer qui ne gagnât ainsi ma (con)fiance à filer« . Encore faut-il savoir qu’à côté du mensonge, des interpellations et de la propagande qui ont largement sévi ces derniers temps dans les allées du pouvoir, il existe des moyens plus subtils de ne pas révéler l’exacte réalité au citoyen.