Publié au début du mois de février, le rapport de l’organisation Oxfam soutient dans ses conclusions qu’il faudrait taxer encore plus les riches pour réduire les inégalités et vaincre la pauvreté. Cette assertion est devenue un cliché dans le monde des bien-pensants et de ceux qui voient l’économie comme une simple opération de redistribution. Toutefois, une lecture attentive de ce rapport nous apprend plusieurs choses intéressantes qui contredisent en grande partie ses conclusions. Cela commence par le titre, que Jean-Luc Mélenchon pourrait prendre comme slogan : Récompenser le travail et non pas la richesse. Comment récompenser le travail, s’il ne doit pas servir à s’enrichir ?
Nicolas Lecaussin
Nicolas Lecaussin
Directeur de l'IREF, Nicolas Lecaussin est diplômé de Sciences-po Paris, ancien président de l'IFRAP (Institut Français de Recherche sur les Administrations Publiques), fondateur de l'association Entrepreneur Junior et auteur de plusieurs ouvrages sur le capitalisme, l’Etat et les politiques publiques. Auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages dont : Cet État qui tue la France (Plon, 2005), L’absolutisme efficace (Plon, 2008), Au secours, ils veulent la peau du capitalisme ! (First Editions, 2009), A quoi servent les riches, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Lattès, 2012), L’obsession antilibérale française (Éditions Libréchange, 2014), Anti-Piketty, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions Libréchange, 2015), Echec de l'Etat, coauteur avec Jean-Philippe Delsol (Éditions du Rocher, 2017), Les donneurs de leçons (Éditions du Rocher, 2019).
« Je propose que le Medef et les branches professionnelles refusent désormais tout accord qui serait contraignant pour les entreprises »
Entretien avec Jean-Charles Simon, économiste et entrepreneur, candidat à la présidence du MEDEF
Pour le Premier ministre, Edouard Philippe, il s’agirait d’une « révolution copernicienne ». C’est la réforme de l’apprentissage bâtie autour d’une vingtaine de mesures. Celles-ci ne feront pas une « révolution » et risquent même de rendre le système difficilement gérable à terme. Et la réforme proposée est encore loin de ressembler à celles des pays qui ont le mieux réussi dans ce domaine.
Les belles lettres, 2018, présenté par Alain Laurent
Nous sommes le 26 janvier 1978. Plus de 150 personnalités (intellectuels, artistes…) publient dans plusieurs quotidiens nationaux un long texte condamnant l’idéologie communiste et le marxisme. Parmi les signataires, Raymond Aron, l’un des instigateurs du texte, Jean-François Revel, Emmanuel Le Roy Ladurie, Jean d’Ormesson, Eugène Ionesco, François Fejtö, Jean-Marie Domenach, Jean-Louis Barrault, Jean-Claude Brialy, Claude Chabrol, Gérard Depardieu. L’originalité du Manifeste – car il s’agit bien d’un appel – provient du fait qu’il s’agit non seulement d’une condamnation forte du totalitarisme communiste, mais aussi d’un éloge des vertus du libéralisme et de l’individualisme. « La tâche des intellectuels, aujourd’hui, est d’exiger et de défendre chacune de ces libertés, en veillant à ce qu’elles ne soient pas parodie, dénaturation, mais ressaisissement et accomplissement de l’indivisible liberté… ». On annonce la constitution d’un Comité des Intellectuels pour l’Europe des Libertés qui remportera très vite un énorme succès. L’assemblée générale aura lieu le 21 février à l’hôtel Lutetia et choisira Eugène Ionesco comme président en titre du Comité.
« Le meilleur d’entre nous », comme l’avait nommé l’ancien président, Jacques Chirac, ne semble pas être un bon gestionnaire. Loin de là. Selon le rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) de Nouvelle Aquitaine, la ville de Bordeaux, dont le maire est Alain Juppé, se trouverait dans une situation comptable délicate avec une dette de 377 millions d’euros. Elle a plus que doublé entre 2010 et 2015 et représente plus de 1 500 euros/habitant. Auditorium, pont levant Chaban Delmas, Grand Stade, cité municipale, Cité du Vin…, autant de « grands projets » qui ont coûté et qui coûtent très cher. Certains ont même été sous-estimés. Ainsi la Cité du Vin : 83 millions d’euros de coûts au lieu de 50 millions initialement prévus ; le réseau de transports publics, qui affiche déjà 140 millions d’euros de pertes ; la statue de Chaban-Delmas, 500 000 euros, la candidature avortée pour que Bordeaux devienne la « capitale européenne de la culture », environ 60 millions d’euros dépensés… Les gabegies locales sont nombreuses et les économies ne font pas partie des préoccupations de la Ville.
Le rapport de Gilbert Cette sur la réforme du SMIC a été remis au gouvernement début décembre 2017. Ses conclusions étaient très claires et confirmaient les conséquences du salaire minimum français. Il s’agit de l’un des salaires minimums les plus élevés de tous les pays industrialisés. C’est le cas en valeur absolue comme en valeur relative par rapport au salaire médian et au salaire moyen du pays. Ses effets préjudiciables sur l’emploi sont connus depuis le début des années 1990. Le salaire minimum français est aussi inefficace pour lutter contre la pauvreté : au moins 23 % des personnes au smic sont pauvres. Contrairement aux clichés égalitaristes, ce n’est pas un moyen pour lutter contre les inégalités. Et les auteurs du rapport de conseiller au gouvernement la fin de la hausse automatique du SMIC et un ajustement par rapport au salaire médian.
Immigration : entre le contrôle efficace, la décentralisation et le partenariat avec les entreprises privées
Lorsque je suis arrivé de Roumanie en France au début des années 1990 à la chute du communisme, j’étais encore étudiant et j’avais le droit de m’inscrire dans une université française. Néanmoins, cette possibilité était assortie de nombreuses contraintes.
Il y a une part de comique à voir le président – Emmanuel Macron – d’un pays où le taux de chômage est au moins deux fois plus élevé que dans les autres grands pays riches et démocratiques, donner des leçons d’économie et proposer un « nouveau contrat social ». Pourtant, c’est ce qui s’est passé au Forum de Davos dont l’utilité reste encore à démontrer. Difficile de croire que ces pays-là souhaiteraient troquer leur système contre un autre où l’Etat phagocyte 57 % de la richesse nationale, où les dépenses sociales représentent 32 % du PIB (contre 20 % en moyenne dans les pays de l’OCDE) et où le nombre de fonctionnaires dépasse largement le leur. Pourtant, c’est en redresseur de torts que le président Macron a fait l’éloge de l’interventionnisme d’Etat. Et en perpétuant une tradition française de vanter les mérites de l’étatisme.
Interview avec Laurent Pahpy dans la revue La Vigne (janvier 2018) suite à son Etude sur la réforme du secteur viticole français. Lire.
Mathieu Laine et Jean-Philippe Feldman (Plon, 2018)