L’annonce par le JDD de la prime de départ de Michel Combes d’Alcatel-Lucent (13,7 millions d’euros) a créé un vif remous parmi les cadres et les syndicats de l’entreprise, dans la vie politique et les médias français. Pourtant, sous la direction de Michel Combes, la capitalisation boursière d’Alcatel-Lucent a progressé de 12 milliards d’euros, le cours de l’action a été multiplié par 6 et la société s’est relevée d’une manière spectaculaire à la suite d’un redressement et d’une réorientation stratégique sur le marché mobile, le cloud computing et le très haut débit.
Marc Lassort

Marc Lassort
Marc Lassort, chargé d’études à l’IREF, est diplômé de science politique à l’Institut d'Études Politiques de Bordeaux, et diplômé en analyse économique du droit et des institutions à l’Université d’Aix-Marseille.
La crise de la dette publique en Grèce devrait faire prendre conscience au gouvernement qu’il faut arrêter les mesures nécessaires tant qu’il en est encore temps. Incapable de rembourser, mardi dernier, les 1,6 milliards d’euros empruntés au Fonds monétaire international, la Grèce est le premier exemple historique d’un défaut de paiement d’un pays membre de l’Union Européenne auprès de l’institution internationale. Le gouvernement d’Alexis Tsipras refuse de céder aux exigences de réforme des créanciers et a choisi à la place d’organiser un référendum dimanche 5 juillet sur les exigences du plan d’accord proposé par la troïka lors de la réunion du l’Eurogroupe du 25 juin. Cette situation dramatique doit nous faire repenser le problème de la dette en France : si on ne veut pas se retrouver dans cette situation, il est urgent de mettre en place les mesures nécessaires pour réduire l’endettement public !
La Commission européenne dévoilait en mai 2015 un plan d’action sous forme de 16 initiatives qui visent à étendre le marché unique européen au domaine du numérique. En effet, si le marché intérieur permet la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des individus au sein de l’Union européenne (UE), le marché numérique est encore soumis à de multiples obstacles réglementaires et à des frontières géographiques qui pénalisent à la fois les entreprises dans la limitation de leur clientèle et le consommateur dans son utilisation des services numériques.
Le système de protection sociale est le premier poste de dépense publique : il représentait en France 33,4 % du PIB en 2013, contre 28,3 % en Allemagne, 28,4 % au Royaume-Uni, 29 % en Italie et même 29,9 % en Suède, tandis que la moyenne des pays de l’OCDE oscille autour de 22 %. La France dépense donc toujours plus de 10 points de plus que la moyenne des pays développés en matière de protection sociale et 3 à 5 points de plus que ses voisins européens comparables. Nous avons ainsi l’un des systèmes de protection sociale les plus coûteux du monde. Si cela permet aux chômeurs et aux personnes en difficulté de moins souffrir lors des périodes de crise économique, ce système dépensier et inefficace est l’une des principales raisons de la stagnation économique française.
Négociations sur les retraites complémentaires : à quand la capitalisation ?
Les négociations entre les syndicats de salariés et le patronat continuent de traîner sur la question épineuse du déficit des caisses de retraites complémentaires, l’Agirc (cadres) et l’Arrco (salariés). Il serait en effet temps que ces négociations aboutissent, car en 2014, le déficit de l’Agirc était encore très proche des 2 milliards d’euros de déficit, tandis que celui de l’Arrco atteignait les 1,15 milliards d’euros. Alors que 14,6 millions de retraités sont concernés par la réforme, les réserves des caisses complémentaires seront épuisées d’ici 2018 pour l’Agirc et d’ici 2027 pour l’Arrco. Le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR), publié début juin 2015, annonçait que le déficit total pour les retraites était de 8 milliards d’euros en 2013.
Légère incompréhension sur le terrain statistique du chômage pour le premier trimestre 2015 : a-t-on plus ou moins de chômeurs ? En effet, les chiffres dévoilés par le ministère du Travail et par l’INSEE disent l’inverse les uns des autres. Le ministère du Travail annonçait une hausse du chômage de 0,7 % en avril : 26 200 personnes supplémentaires sans aucune activité (catégorie A) se sont enregistrées sur les registres de Pôle emploi, pour arriver à 3,53 millions de chômeurs en région métropolitaine. Alors que quelques jours plus tard, l’INSEE annonce que le chômage est passé de 10,1 % à 10 % de la population active, c’est-à-dire qu’on atteint les 2,9 millions de chômeurs. Où est donc la vérité ?
En abordant les questions aigues du chômage, de la reconversion des seniors ou encore de la gestion des ressources humaines dans les supermarchés, le dernier film de Stéphane Brizé, La loi du marché, nous promet une véritable critique sociale du fonctionnement de l’économie capitaliste. Mais le film se trompe de cible en omettant de s’attaquer aux véritables causes des maux de l’économie française.
La chute des prix de l’immobilier s’est arrêtée au premier trimestre 2015, comme le montre l’indice Notaires-INSEE des prix des logements anciens, publié le jeudi 28 mai. Les prix des logements anciens ont augmenté de 0,3 % par rapport au trimestre précédent : cela est dû, notamment, à une légère hausse des prix de vente des maisons (+0,6 %), alors que les prix de vente des appartements ont, de leur côté, légèrement baissé de 0,2 %. Malgré ce faible rebond conjoncturel, les prix ont continué à baisser de 1,9 %, au cours de l’année, la baisse étant plus importante pour les appartements (-2,5 %) que pour les maisons (-1,5 %). Cependant, comme l’indique l’INSEE, la situation est différente en Île-de-France, où la baisse du prix de vente des logements anciens se poursuit (-0,4 % par rapport au dernier trimestre), alors que les prix augmentent légèrement en province (+0,6 %). Cet arrêt de la baisse des prix de l’immobilier est-il le signe d’une reprise économique à venir, l’effet de la conjoncture internationale, ou cela signifierait-il autre chose ?
Le gouvernement français a élaboré un budget 2015 sur la base d’une prévision de croissance de 1 % alors que le FMI table sur un taux de 1,2 %. Le taux de croissance de l’économie française était de 0,4 % en 2014, tandis qu’il atteignait 1,6 % en Allemagne et 2,6 % au Royaume-Uni. C’est pour cette raison que les chiffres du premier trimestre ont été accueillis comme une bonne nouvelle par le gouvernement puisque l’INSEE vient d’annoncer un taux de croissance trimestrielle de 0,6 %. Le taux de croissance de l’économie joue en effet un rôle déterminant dans l’élaboration du budget annuel : plus il est élevé, plus les rentrées fiscales sont importantes, et moins le gouvernement est contraint de réduire ses dépenses publiques afin de réduire le déficit public.
Le Figaro vient de publier deux articles où l’IREF a pu largement exprimer ses idées : un article sur le différentiel de compétitivité et d’innovation entre la France et l’Allemagne ; et un article qui s’interroge sur la difficulté qui existe pour trouver des indicateurs de mesure de la compétitivité.