Dans une interview donnée au magazine britannique The Economist, Emmanuel Macron s’en est pris à la règle budgétaire européenne qui proscrit un déficit supérieur à 3% du PIB. Cette dénonciation n’est pas anodine. Elle acte le fait qu’Emmanuel Macron renonce à l’assainissement des finances publiques. On peut donc s’attendre à une absence de réformes structurelles au moins jusqu’à la fin du quinquennat.
Ferghane Azihari
Après le rejet de la candidature de Sylvie Goulard par le Parlement européen, le gouvernement français a proposé le nom de Thierry Breton pour le poste de Commissaire européen. S’il est accepté, M. Breton obtiendra le large portefeuille du marché intérieur. Il comprendra aussi la politique industrielle, le numérique ainsi que l’industrie de la défense et de l’espace.
La nostalgie impériale conduit les Européens à adopter le préjugé selon lequel la prospérité d’une civilisation dépend de sa faculté à se muer en un vaste empire. D’où l’atmosphère anxiogène qui règne sur le Royaume-Uni, qui tente depuis de trop nombreux mois de mettre en œuvre la sortie du bloc européen décidée lors du référendum du 23 juin 2016. Le culte du gigantisme politique est-il justifié ? L’histoire de Singapour prouve le contraire.
La croissance économique se définit par la faculté des sociétés à employer leurs facteurs de productions à des fins toujours plus productives. Cette faculté résulte de l’accumulation de capital, du progrès technique et d’une spécialisation toujours plus optimale des travailleurs.
Pas un jour ne passe sans que les actionnaires soient conspués dans les médias. Les inégalités sociales tant honnies de nos social-démocraties modernes proviendraient d’un partage de la valeur ajoutée déséquilibré entre le travail et le capital. On se souvient des conclusions de Thomas Piketty qui, dans son ouvrage intitulé Le Capital au XXIe siècle, attribue la croissance des inégalités au fait que le rendement du capital serait supérieur à la croissance économique.
C’est historique. Quelques États européens parviennent à emprunter à des taux négatifs. Au début du mois de septembre, le magazine Capital rapportait que le Trésor français avait émis des obligations sur 15 ans en bénéficiant de taux invraisemblables (-0,03%). « Athènes a annoncé mercredi avoir levé 487 millions d’euros lors l’émission d’une obligation à trois mois à un taux négatif », rapporte encore Capital.
Le mercredi 18 septembre, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, ratifiait une loi contraignant un certain nombre de plateformes de VTC à requalifier leurs prestataires indépendants en salariés. Cette nouvelle législation a été introduite après des années de débats relatifs à la nature des rapports qu’entretiennent les travailleurs avec les entreprises appartenant au secteur de l’économie numérique et des plateformes. Ces entreprises représentatives de la fameuse « ubérisation de l’économie » ont longtemps fait valoir l’indépendance qu’elles offraient à leurs « collaborateurs ». Pas de comptes à rendre. Pas de hiérarchie ni de supervision. Mais les changements de politiques tarifaires, les systèmes de notation et les cadences imposées aux prestataires indépendants suggèrent l’existence d’un rapport d’autorité. Dans ces conditions, ces entreprises pratiquent-elles du « salariat déguisé » ? Comment distinguer un travailleur indépendant d’un travailleur salarié ?
La haine de la propriété privée est l’apanage des esclavagistes en herbe
Jamais une institution n’aura suscité autant de controverses que le droit individuel de propriété. « La propriété, c’est le vol ! », s’écriait Proudhon dans un élan contradictoire, omettant que l’existence d’un vol atteste la présence d’un propriétaire lésé. Sans doute est-ce pourquoi la figure du fédéralisme ouvrier s’est finalement ravisée en proclamant qu’elle est synonyme de liberté.
On croyait que la chute du mur de Berlin avait discrédité les idéologies collectivistes. C’était sous-estimer la créativité intellectuelle illimitée des héritiers de Karl Marx. Dans son ouvrage intitulé La Grande Parade, Jean-François Revel avait entrepris d’analyser le révisionnisme des intellectuels socialistes pour retarder la déchéance de leur idéologie. Il est une autre stratégie que ces derniers ont mis en œuvre.
De l’âge de pierre au capitalisme, une histoire de problèmes écologiques
En 1972 paraît l’ouvrage Stone Age Economics de l’anthropologue Marshall Sahlins. Il sort en France en 1976 sous le titre Âge de pierre, âge d’abondance. L’auteur a pour objectif de déconstruire ce qu’il considère comme des idées reçues sur les inconvénients des sociétés primitives et les avantages de la civilisation industrielle. Il jette un pavé dans la mare et démontre que les chasseurs-cueilleurs avaient une vie pleine d’abondance et moins pénible que les peuples sédentarisés.