Les belles lettres, 2018, présenté par Alain Laurent
Nous sommes le 26 janvier 1978. Plus de 150 personnalités (intellectuels, artistes…) publient dans plusieurs quotidiens nationaux un long texte condamnant l’idéologie communiste et le marxisme. Parmi les signataires, Raymond Aron, l’un des instigateurs du texte, Jean-François Revel, Emmanuel Le Roy Ladurie, Jean d’Ormesson, Eugène Ionesco, François Fejtö, Jean-Marie Domenach, Jean-Louis Barrault, Jean-Claude Brialy, Claude Chabrol, Gérard Depardieu. L’originalité du Manifeste – car il s’agit bien d’un appel – provient du fait qu’il s’agit non seulement d’une condamnation forte du totalitarisme communiste, mais aussi d’un éloge des vertus du libéralisme et de l’individualisme. « La tâche des intellectuels, aujourd’hui, est d’exiger et de défendre chacune de ces libertés, en veillant à ce qu’elles ne soient pas parodie, dénaturation, mais ressaisissement et accomplissement de l’indivisible liberté… ». On annonce la constitution d’un Comité des Intellectuels pour l’Europe des Libertés qui remportera très vite un énorme succès. L’assemblée générale aura lieu le 21 février à l’hôtel Lutetia et choisira Eugène Ionesco comme président en titre du Comité.