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Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ne veulent pas d’une IA «ouverte» et «inclusive»

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Le sommet de Paris sur l’intelligence artificielle a vu s’affronter deux visions du monde, les Etats-Unis appelant, conformément à une approche traditionnellement favorable à la libre entreprise outre Atlantique, à limiter la régulation au minimum afin de “ne pas tuer une industrie en plein essor” qu’ils dominent et ne signant pas, comme le Royaume-Uni enclin lui aussi historiquement à se méfier des régulations, l’Appel à une IA “ouverte”, “inclusive” et “éthique”.

Cet Appel a été signé par 58 pays dont la France et l’Inde (les deux co-organisateurs), ainsi que la Chine et plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, qui se sont prononcés pour une coordination renforcée de la gouvernance de l’IA nécessitant un “dialogue mondial” et ont appelé à éviter “une concentration du marché” afin que cette technologie soit plus accessible. Une déclaration, voulue par le président français Emmanuel Macron et rassemblant des principes partagés de régulation, un thème maintes fois abordé lors de ce sommet qui a débuté lundi.

Là aussi, l’appel à plus de régulations est conforme à une tradition désormais très dominante en Europe et qui explique que, malheureusement, quasiment aucune des vingt principales firmes du numérique au niveau mondial ne soit européenne.

Ce grand raout mêlant dirigeants politiques et patrons de la tech dans l’enceinte du Grand Palais a été marqué mardi par le discours très offensif du vice-président américain J.D. Vance, dont c’était le premier déplacement international depuis la prise de fonction de Donald Trump fin janvier, et l’annonce de “Stargate”, un plan d’investissements dans l’IA américaine à hauteur de 500 milliards de dollars, essentiellement privés. J.D. Vance a également mis en garde contre les partenariats avec les “régimes autoritaires”, dans une référence à peine voilée à la Chine. “S’associer avec ces régimes revient à enchaîner votre nation à un maître autoritaire qui cherche à infiltrer, s’installer et s’emparer de votre infrastructure d’information”. En réponse aux ambitions américaines, Emmanuel Macron a insisté sur le “besoin de règles” et d’un “cadre de confiance” pour accompagner le développement de l’IA, au sein d’une gouvernance internationale de cet outil.

S’il apparaît légitime de fixer certaines limites à l’intelligence artificielle, dont certains experts, y compris parmi ceux ayant contribué à son décollage, craignent qu’elle ne constitue un défi anthropomorphique majeur, ce que savent tous ceux qui ont vu le film « 2001 odyssée de l’espace » en 1968, en revanche toute proposition de régulation émanant d’un dirigeant européen en ce moment semble de nature à susciter une certaine circonspection du reste du monde au vu de la névrose de contrôle des technocrates du vieux continent.

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