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La dette étatique mondiale a atteint 100 000 milliards de dollars

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Dans un billet publié sur le site du think tank libéral allemand Prometheus, Frank Schäffler s’alarme du montant de la dette des États dans le monde. En effet, comme il le souligne, au mois de novembre, le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué que la dette nationale mondiale avait atteint le chiffre record de 100 000 milliards de dollars, ce qui équivaut à 94% de la production économique mondiale. Avant la pandémie de coronavirus en 2019, la dette s’élevait à 73% et, il y a dix ans, à 62%. Le FMI s’attend à ce qu’elle dépasse la barre des 100% dans les années à venir.

La question est d’autant plus préoccupante que les taux d’intérêt remontent. Depuis la fin de la politique de taux d’intérêt quasi nuls de la Réserve fédérale américaine en 2020, les taux n’ont cessé d’augmenter, passant de 0,25% à 5%. Jusqu’en 2020, les emprunts étaient bon marché ; aujourd’hui, le service de la dette est coûteux.

Schäffler se félicite que l’Allemagne continue à endiguer sa dette, même si elle a désormais un taux d’endettement (64%) supérieur au critère de Maastricht (60%). En plus, cette « allergie » à la dette est bénéfique pour l’ensemble de la zone euro. En effet, si l’Allemagne se laissait aller et augmentait ses emprunts, cela ferait baisser sa cote auprès des offreurs de crédit et se répercuterait sur les autres pays de l’eurozone.

Si la règle constitutionnelle allemande permet au pays de ne pas laisser filer sa dette, cela ne suffit pas. Pour Frank Schäffler, il est nécessaire d’avoir aussi un consensus social. Un tel consensus n’existe pas en France, où l’importance de la dette est souvent niée même si elle représente désormais 111% du PIB. Il existe en Suisse où l’endettement public reste faible (38,3% du PIB en 2023).

Il est permis de se demander si le dernier moyen qui reste à la France pour réduire sa dette n’est pas l’insolvabilité. Cela, écrit Schäffler, « réduit le crédit disponible pour les nations qui ne peuvent ou ne veulent pas assurer le service de leur dette, ce qui les conduit à négocier avec les créanciers dans des forums tels que le Club de Paris (pour les créanciers publics) ou le Club de Londres (pour les créanciers privés) afin d’obtenir un allègement de la dette. Ce processus est souvent assorti de conditions strictes, ce qui rend difficile l’obtention de nouveaux prêts pour les pays surendettés, mais il sert souvent de tremplin pour les réformes nécessaires. Le récent président argentin, Javier Milei, est un exemple radical de cette approche ».

Faudra-t-il attendre que notre pays soit déclaré insolvable pour qu’un Javier Milei français se déclare ?

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