Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

Journal des Libertes
anglais
Accueil » Les illusionnistes

Les illusionnistes

Géraldine Woessner et Erwan Seznec

par
400 vues

C’est sans doute l’un des livres les plus importants de cette année 2024. Géraldine Woessner est rédactrice en chef au Point, et Erwan Seznec est journaliste au service société du Point. Dans cet ouvrage, ils nous livrent une enquête détaillée sur l’écologisme politique. Agrémenté de portraits de figures écologistes, tels que Nicolas Hulot, Jean-Marc Jancovici ou bien encore Michèle Rivasi, ce livre est à la fois une dénonciation des méthodes des écologistes et un travail de fond sur les diverses affaires sociétales qui ont marqué l’opinion publique.

C’est le cas notamment des « pisseurs de glyphosate », une campagne lancée en 2018 par un petit groupe issu des faucheurs volontaires, des militants écologistes connus pour détruire des champs d’OGM destinés à la recherche. L’objectif de base était le suivant : alerter la population en analysant l’urine de personnes volontaires et démontrer la présence du glyphosate dans les urines. Les « pisseurs » sont relayés par Elise Lucet, présentatrice d’Envoyé Spécial, et les résultats sont diffusés en masse par les médias. Et pour cause, du glyphosate est retrouvé dans les urines de tous ceux qui se font tester. Les Français sont en danger, et les responsables sont le « lobby des pesticides » et les agriculteurs… Sauf qu’en réalité, cette campagne est une pure désinformation à grande échelle, qui aura causée de nombreux dégâts dans la société. En effet, les taux de glyphosate annoncés des personnes testées se révèlent être 720 fois inférieurs au taux autorisé pour l’eau potable. L’Anses explique par ailleurs que, le glyphosate n’étant ni cancérogène ni perturbateur endocrinien, « il n’y a aucune raison de s’affoler ». De même, il est prouvé quelques temps plus tard que les analyses du laboratoire allemand réalisant ces tests d’urine, fondé par une militante anti-glyphosate, sont inadaptées. Si le laboratoire basé à Leipzig trouve des taux compris entre 0,44 et 2,97 microgrammes par litre, un laboratoire français indépendant – dont l’analyse est plus précise et plus complète – ne trouve, lui, presque aucune trace de glyphosate : « les traces sont si faibles qu’elles sont non détectables, soit en dessous de 0,05 microgramme par litre » (p. 187).

Les auteurs s’interrogent, « pourquoi les médias sont si anxiogènes » ? Ce sont bien eux qui relayent à outrance ce type de désinformation, sans aucune vérification scientifique indépendante et sans aucun mea culpa. Pourtant, si une grande partie de l’opinion publique croit que tous les produits phytosanitaires sont dangereux pour leur santé, que les agriculteurs les empoisonnent, c’est bien la responsabilité d’une grande partie de la presse. Géraldine Woessner et Erwan Seznec dénoncent les marchands de peur qui ont fait penser à 63 % des Français que les produits phytosanitaires, appelés péjorativement pesticides, représentent un risque élevé ou très élevé pour leur santé. Cela profite en partie à ce que les auteurs appellent le « biobusiness », qui surfe sur cette crainte infondée pour vendre ses produits certifiés bios, pourtant pas meilleur pour la santé que les produits conventionnels.

Les deux journalistes du Point enquêtent également sur les mouvements revendiqués écologistes. Ils étudient les méthodes des soulèvements de la Terre, les finances « opaques » de Greenpeace qui, dans les années 2010, soutenait les bienfaits du gaz naturel tandis que le secrétaire général de l’Otan accusait en 2014 la Russie de « financer en sous-main de prétendues ONG environnementales ».

Les auteurs remontent aux racines de l’écologie politique, sa naissance en France, reviennent sur les penseurs originels et contemporains du mouvement, de Malthus à Vandana Shiva en passant par Jacques Ellul, Ivan Illich et Andreas Malm. Ils critiquent le rapport Meadows du Club de Rome, encore aujourd’hui une source du combat écologiste, dénoncent les combats anti-nucléaire et anti-OGM, la politique zéro artificialisation nette, les surtranspositions normatives qui détruisent notre agriculture et accusent le ministère de l’Ecologie d’être une administration « hors de contrôle ». C’est même un ancien responsable politique écologiste, François de Rugy, qui le dit : « La pensée environnementaliste de EELV et des ONG décroissantes a totalement infusé le ministère de l’Environnement. »

Ce livre se termine par une mise en garde : derrière l’argument « sauvons la planète » se cache la tentation d’une dictature, d’un régime autoritaire, mais cette fois ci, certifié vert. Par exemple, Jean-Marc Jancovici préconise de limiter le nombre de vols aériens à 4 maximum par personne pour toute une vie ; le Bureau européen de l’environnement, lui, recommandait en 2021 de limiter la taille des logements à 80m2 pour quatre personnes. Faire peur à la population, pour ensuite adopter des mesures restrictives des libertés, est une méthode connue des régimes autoritaires et fascistes.

Acheter le livre

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Laissez un commentaire

3 commentaires

Vandame 26 octobre 2024 - 9:28 am

Merci pour cet excellent article !
Je ne résisterai pas à la tentation de citer cette définition du prestidigitateur :
« Faire ce qu’on ne dit pas,
Dire ce qu’on ne fait pas,
Ne pas faire ce qu’on dit,
Ne pas dire ce qu’on fait. »
Elle n’est peut-être pas tout à fait appropriée, mais elle se rapproche des obscures manipulations de nos écolo-gauchistes.

Répondre
jacques lemiere 26 octobre 2024 - 1:44 pm

je vous mets au défi de donner une définition de l’écologisme qui permette de distinguer si une action humaine est écologiste ou plus écologiste e qu »une autre..
sauf UNE… l’opposition au développement humain. sinon à l’humanité.

alors…. écologisme = poubelle.. ça n’a simplement pas de signification ..
les verts sont, par exemple, des gens qui ont une longue liste de trucs qu’ils aiment et d’autres qu’ils n’aiment pas,et veulent l’imposer aux autres comme vérité..

de banal tyrans..

l’écologiste brille quand il doit s’opposer à tout et n’importe quoi car en effet tout ou n’importe quoi.. »abîme » l’environnement…

Répondre
jacques lemiere 26 octobre 2024 - 1:49 pm

par ailleurs je viens de voir passer un article où un loustic ‘est amusé à creer une carte idéologique des mouvements ( auto) qualifiés d’écologistes..il ya tout et son contraire…et c’est normal!! il est impossible de ramener un bilan écologique à une dimension! ….c’est une sorte de liste …
vaut il mieux tuer 100 hérissons qu’un orang outang?

si oui pourquoi ..vous avez 100 heures…

Répondre