Sous couvert de créer des campus plus inclusifs et représentatifs de la société américaine, certaines universités ont mis en place des critères d’admission basés sur l’origine raciale ou ethnique. La logique woke s’est ainsi traduite par une hiérarchisation des identités raciales, reproduisant une forme de ségrégation inversée au mépris du mérite académique. En 2023, l’arrêt de la Cour suprême des États-Unis Students for Fair Admissions v. Harvard a officiellement mis fin à ces pratiques discriminatoires. Les juges ont estimé que les politiques d’admission de certaines universités, en particulier celles des plus élitistes, violaient à la fois la Constitution et le Civil Rights Act de 1964.
Cette décision était censée conduire à une augmentation des candidatures d’étudiants d’origine asiatique, pénalisés par ces politiques de discrimination positive, alors qu’ils ont des résultats académiques supérieurs à la moyenne. Cependant, contre toute attente, leur nombre a baissé dans certains établissements. John Yoo, professeur de droit à Berkeley, une des universités de Californie, et ancien fonctionnaire du Département de la Justice sous l’administration Bush, est sceptique : « Ils trichent. Tout le monde sait qu’ils trichent. Ils savent qu’ils trichent. Ce qu’ils essaient de faire, c’est de tricher d’une manière qui leur permet de ne pas se faire prendre ». D’après lui, des universités continuent de manipuler leurs processus d’admission pour maintenir un quota ethnique, malgré la décision de la Cour suprême. M. Yoo rappelle que la même chose s’était produite après l’arrêt Brown v. Board of Education en 1954, et qu’il a fallu des décennies pour mettre fin, en pratique, à la ségrégation raciale dans les écoles publiques au sud des États-Unis.
Edward Blum, militant de 72 ans et fondateur de l’association Students for Fair Admissions, partage les préoccupations de M. Yoo. Il a envoyé des lettres à plusieurs institutions prestigieuses, notamment Yale, Princeton et Duke, pour leur demander des explications sur leurs processus d’admission. Il ne croit pas une seule seconde qu’ils aient changé. Bien que les scores moyens au SAT (un examen d’anglais et de mathématiques exigé par les universités américaines) des étudiants asiatiques dépassent largement ceux des autres groupes ethniques, leurs inscriptions dans ces universités ont diminué, alors que le nombre d’étudiants noirs est resté stable. Selon lui, les chiffres présentés par les universités sont forcément le résultat de critères implicites liés à l’origine raciale ou ethnique des élèves. Quoi qu’il en soit, Blum se dit prêt à intenter une action en justice pour forcer les universités à se conformer à la décision de la Cour suprême, tout en insistant sur l’importance de surveiller constamment les établissements afin de garantir une véritable impartialité.
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Il est impossible de faire comprendre quoi que ce soit à des imbéciles. Et les universitaires arrivent au premier plan, ainsi qu’on le constate aussi bien en France qu’aux USA !