L’organisation globalement réussie des Jeux olympiques de Paris rend les critiques inaudibles. Quant aux médailles obtenues, elles sont de nature à faire taire tous les grincheux : 64, dont 16 en or, la France « dans le top 5 ». Et pourtant…
Nous avions écrit des « pendules » pour rappeler à quel point l’État providence français avait exercé son emprise : achat et « dons » dans des conditions opaques de centaines de milliers de places par l’État et les collectivités locales, ordre donné par Emmanuel Macron de rapporter tant de médailles (contrat rempli donc), argent « public » déversé sur les athlètes français, « cadeaux » aux écoliers publics d’un « livret pédagogique » avec une médaille commémorative de deux euros… Ajoutons les 9 millions d’euros de primes que vont se partager les 154 médaillés.
Chers contribuables, vous avez déjà beaucoup payé. Soyez-en sûrs, vous allez continuer de payer afin que la France brille aux Jeux de Los Angeles dans quatre ans.
L’État providence en première ligne
Le manager de la haute performance à l’Agence nationale du sport et ancien grand entraîneur de l’équipe de France de handball, Claude Onesta, a martelé dans L’Equipe (11 août 2024) : « Il faut que l’engagement qui a été celui de l’État continue ». Il a été immédiatement entendu.
Le lendemain, dans le même quotidien, Emmanuel Macron a donné un long entretien. Il déclare qu’il livrera des annonces le 14 septembre, tout en déflorant largement le sujet : « Je ne compte pas baisser le niveau d’engagement ». Nos lecteurs auront compris que le « Je » veut dire les contribuables. La déclaration est d’autant plus surprenante que notre chef de l’État ne dispose plus de majorité, même relative, à l’Assemblée nationale et qu’il semble faire du sport son « domaine réservé »… si ce n’est que la décision ne lui appartiendra pas le 14 septembre.
Quoi qu’il en soit, il s’est autoglorifié en ajoutant : « On s’est battus pour donner un statut aux athlètes », si bien qu’aucun d’entre eux ne se situe maintenant sous le seuil de pauvreté. Mais c’est sa conclusion qui vaut le détour : « Si on n’investit plus, on ne produit pas de résultats. Le sport comme la culture sont des investissements légitimes, ce ne sont pas des budgets sur lesquels on doit faire des économies ». A vrai dire, il n’y a aucun budget en France sur lequel on puisse en faire puisque nous sommes en roue libre depuis un demi-siècle et particulièrement depuis 2017… Sport et culture donc, même combat, même déversement d’argent, quoi qu’il en coûte. « Sport et culture produisent du rêve, de l’imaginaire et une nation en a besoin ». Une nation a également besoin de comptes solides et de finances saines, ce que semble oublier notre énarque.
Les fanfaronnades de la Ville de Paris et du Pouvoir
Les collectivités locales sont elles aussi en première ligne. Le site de la Ville de Paris (19 juillet 2024) s’enorgueillit que cette dernière ait soutenu 52 athlètes de haut niveau avec :
- une somme de 3.000 € pour chacun d’entre eux ;
- des aides au logement en cas de besoin ;
- et des aides à l’emploi avec force contrats de travail.
Quant au site gouvernemental info.gouv (24 juillet 2024), il fanfaronne : « L’État au cœur de la réussite des athlètes français pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ». Notre État providence a :
- augmenté de 68 % le budget au service de la performance en huit ans à 114 millions d’euros ;
- donné une somme minimale de 40.000 euros brut annuel jusqu’à 2024 à chaque athlète présent aux Jeux ;
- créé 17 maisons régionales de la performance depuis 2021 ;
- dépensé 21,5 millions d’euros dans le programme « Gagner en France » pour « optimiser le cadre de vie et les conditions d’entrainement » ;
- et financé plus de 170 athlètes-agents publics, à savoir 79 athlètes olympiques et 26 para-athlètes des armées, respectivement 20 et 2 de la Police nationale, 13 et 2 des douanes, 6 et 4 du ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse, 15 et 5 du ministère des Sports (traduisons : des fonctionnaires payés pour faire du sport).
Au regard de ce tombereau d’aides et autres subventions, il est permis de se demander finalement si les performances de nos athlètes (dont nous ne remettons évidemment en cause ni le talent ni le courage) ont été si reluisantes. Nous eussions préféré que les Français payassent moins d’impôts et que le secteur privé prît la relève…
16 commentaires
Les fonctionnaires payés pour faire du sport…
Personnellement, je suis fier de voir nos militaires ou nos policiers réussir dans des épreuves sportives.
Pas de problème Macron peut encore augmenter la DETTE mes Républicains s’en moquent et surtout les assistés qui ne payent pas d’impôts et ne savent pas ce que représentent les taxes mais ils vont comprendre car cela va leur tomber sur les yeux comme les feuilles mortes dès cet automne.
Tous les Français ne paient pas d’impôts peut-être, mais tous paient des taxes, et particulièrement la TVA : il n’y a donc pas un Français qui ignore quelle part de son argent revient à l’État, contrairement à ce que vous dites.
Qu’on ne donne rien aux footeux et autres basketteurs millionnaires semble évident mais quel mal y a-t-il à donner une prime à la performance aux galériens qui s’échinent sans compter pendant des années pour briller une fois dans leur vie?
Si seulement on agissait de même avec nos politiques et autres syndicalistes ou tire-au-flan professionnels dont les performances restent toujours à prouver…..
Et l’état de nos Canadairs continue de se dégrader !!!
Un bilan pas si extraordinaire ! Leon Marchand entraîné aux US + l’absence de la Russie (3ème aux précédents JO), le RU organisateur avait récolté 27 médailles d’or ! Bref ! L’argent public ne fait pas tout il faut aussi des compétences
Il ne me parait pas anormal que des policiers, gendarmes ou militaires soient « payés » pour faire du sport, celui-ci étant une composante importante de leurs métiers. Dans cette idée, le sport de haut niveau est pour eux ce que la formule 1 est à l’automobile, une forme d’émulation qui tire vers le haut et le visibilise. Ç’a n’a rien de nouveau d’ailleurs et les armées ont beaucoup contribué à la pratique du sport, même auprès des civils grâce aux nombreux clubs militaires partout en France et ouverts à tous.
Il est normal aussi que les pouvoirs publics investissent dans le sport qui contribue à la santé des populations. Le retour sur investissement est énorme et prend la forme d’économies substantielles sur d’autres postes ou d’une meilleure productivité.
Quant à la forme que prennent ces investissements, c’est peut-être là que le bât blesse et que votre combat prend toute sa raison d’être, mais je pense qu’elle nécessite une analyse fine que celle que vous nous présentez dans votre article.
Et en plus il faudrait défiscaliser ces primes et avantages !!!!
Quand je gagne 3 sous, l’Etat magnifique m’en laisse 2
Pourvu que cela dure pas!!!
« Panem et circenses », chute de l’Empire Romain…
Pendant ce temps-là les vieux meurent aux urgences sur des brancards, stockés dans les couloirs de l’hôpital
N’oublions pas que tous cesportifs de haut niveau touchent des sommes très impportantes provenant du sponsoring.
Il n’y a pas que l’état dans la vie!
Nous ne faisons qu’appliquer les recettes des pays totalitaires sans les dopages nous l’espérons.
Ce déluge d’argent ( emprunté …..) est relativement scandaleux. Quel cirque avec ces  » jeux » !!! les médias nous ont bassiné pendant 1 an , et ça va durer 2 mois encore …. Le plus grave est la transformation des Jeux du Cirque en Jeux du Fric !!
**** Le classement des médailles est en lien direct avec l’argent que chaque Etat investit dans les disciplines sportives !! Ce qui crée des inégalités criantes entre les athlètes :
*** la NATATION demande beaucoup de moyens financiers ( le coût d’une petite piscine = plusieurs millions d’E par an !!) . Combien de médaillés AFRICAINS en natation ?? Zéro.
*** la course à pied demande 1 T-shirt, 1 paire de baskets, et des km par dizaines , et du courage …. Combien de médaillés.ées AFRICAINS au marathon, 10 000 m , 5 000 m , … ? ils ont presque tout gagné .
**** le nombre de médailles = 1 question de FRIC avant tout.
*** pour les paralympiques , ce sera encore plus flagrant.
***Et il faut ramener ces jeux en GRECE , une bonne fois pour toutes . Ca évitera de sur-bétonner le béton .
Désespoir face à ce débauchage de subventions et d’ aides.
Assez de ce gaspillage permanent payé avec nos impôts !
Assez de payer pour tout et n’importe quoi !
Ou est la personne qui aurait le courage d’arrêter ces folies même si c’est trop tard ?
L’Etat providence cherche désespérément un électorat,ne rions pas ,c’est avec notre pognon