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La production viticole aux États-Unis frappée de plein fouet par l’interventionnisme étatique

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On croyait jadis (en France et en Angleterre) à la capacité des rois de « guérir les écrouelles » par le simple toucher. Aujourd’hui, c’est à se demander, nous dit le média Reason dans un récent article à propos de la production viticole aux États-Unis, si « tout ce que le gouvernement touche meurt ». En effet, plusieurs dizaines de milliers d’hectares de vignes en Californie sont aujourd’hui détruits et de plus en plus de domaines viticoles sont contraints de mettre la clef sous la porte. La raison qui explique principalement ce phénomène n’est à vrai dire ni l’inflation, ni la baisse de la consommation du vin (qui est certes réelle), mais l’excès d’interventionnisme et de réglementation étatiques.

Ici encore, et comme dans bien d’autres domaines, l’action de l’État se veut au départ bien intentionnée, mais elle donne finalement des résultats opposés à ceux qui avaient été escomptés. Entendant lutter contre d’éventuelles situations de monopole sur le marché du vin, nombre d’États outre-Atlantique ont décidé d’instaurer dans ce secteur de l’économie un « système à trois niveaux » : les producteurs ne peuvent plus s’adresser directement aux commerces de détails, ils doivent passer par des intermédiaires comme des grossistes ou des revendeurs. Il y aurait aujourd’hui moins de 1 000 distributeurs pour plus de 8 000 domaines viticoles aux États-Unis, alors qu’on pouvait autrefois généralement compter plusieurs distributeurs pour un seul et même domaine. Le rapport entre fournisseurs et distributeurs semble donc s’être inversé, trois grands distributeurs tendant même aujourd’hui à se partager deux tiers – parfois plus dans certains États – du marché de la vente de vins.

« Cette situation, peut-on lire à juste titre dans l’article de Reason, engendre une forme de collusion parrainée par le gouvernement, dans laquelle les plus grands revendeurs concentrent de manière disproportionnée la majeure partie de leur énergie sur la gestion des comptes des plus grands établissements vinicoles ». Ce sont donc nombre de petits domaines viticoles qui, du fait de l’intrusion injustifiée de l’État dans ce secteur d’activité, se trouvent lésés, ne parvenant pas à vendre leur production à des détaillants comme ils le souhaiteraient.

Cet exemple montre ainsi que même en droit économique, lorsque l’État entend par exemple lutter contre le risque de voir des monopoles se former, il finit généralement par aggraver la situation à laquelle il prétendait remédier.

Le « système à trois niveaux » se révèle donc être foncièrement mauvais : il faudrait s’en débarrasser afin que les producteurs puissent traiter directement avec les détaillants, sans passer par d’inutiles intermédiaires assermentés par l’État. Une leçon qui devrait certainement aussi être méditée en France, où l’État entend lui aussi largement « réguler » le secteur viti-vinicole.

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