« Melonisation » accélérée et sincère, en s’inspirant des conceptions atlantistes et libérales sur le plan économique de la chef du gouvernement italien, Georgia Meloni, ou manœuvre pour duper les électeurs de droite classique ? Le président du RN, Jordan Bardella, a présenté son programme, assorti de nouveaux ajustements visant à se présenter comme moins « disruptif » sur le plan de la politique étrangère et économique.
Celui qui serait appelé vraisemblablement à former un gouvernement en cas de large victoire du RN aux législatives des 30 juin-7 juillet, a pris ses distances avec la position traditionnelle prorusse de son parti, se disant favorable à ce que le soutien logistique et en matériel de défense à l’Ukraine puisse se poursuivre ». Mais il a fixé « des lignes rouges : refus de « l’envoi de troupes (à ne pas confondre avec instructeurs) sur le sol ukrainien » (ce qui n’est au demeurant pas d’actualité) ainsi que « de missiles longue portée » qui pourraient frapper directement les villes russes » car « cela créerait les conditions d’une ingérence de la France et les conditions d’une escalade face à une puissance nucléaire ». Il a également assuré qu’il serait « extrêmement vigilant face aux tentatives d’ingérence de la Russie »,
Sur le Proche-Orient, Jordan Bardella a tenu un langage un peu plus pro-israélien que l’Elysée, affirmant que la solution à deux Etats « a été rendue caduque dans l’immédiat par les atrocités et les attaques du 7 octobre ». Mais c’est sur le plan européen que les divergences pourraient s’afficher le plus rapidement, la vision souverainiste du RN étant aux antipodes de celle du chef de l’Etat, tenté par une construction plus fédérale. Un premier bras de fer pourrait donc intervenir sur le nom du commissaire proposé par la France pour siéger au sein de la nouvelle Commission européenne après les élections européennes, la Constitution n’étant pas claire sur ce point ; la diplomatie fait partie, avec la Défense non pas d’un soi disant « domaine réservé » du président mais d’un « domaine partagé », où le gouvernement et l’Elysée sont censés travailler en bonne intelligence.
A propos des retraites, Jordan Bardella a réitéré sa volonté de permettre dès l’automne à ceux ayant commencé à travailler avant vingt ans de partir à 60 ans, sans remettre toutefois en cause l’intégralité de la réforme votée l’an dernier. Il a promis un « big bang » à l’école avec l’interdiction des téléphones portables dans les collèges et lycées, mesure très difficile à mettre en pratique, le « vouvoiement » des enseignants et la poursuite de l’expérimentation de l’uniforme « à l’école primaire, mais aussi au collège ».
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Quand on voit le commissaire Breton, auréolé de ses succès économiques : il a tout de même coulé Atos, qui ne se remettra pas de ses brillantes manoeuvres lorsqu’il en était le patron, notamment les multiples acquisitions sans stratégie d’ensemble. De plus, il s’est barré avec la caisse sans être inquiété plus que ça.