C’est Jean-Marc Daniel qui rappelle le chiffre dans l’émission Les Experts sur BFM Business : les intérêts cumulés des intérêts de la dette payés par la France atteignent 2500 milliards d’euros depuis 1981. Chiffre donné aussi dans un article du numéro d’avril du mensuel Pour l’éco, qui consacre un dossier à la question : « Dette publique : Quand est-ce que trop c’est trop ? »
 On ne peut s’empêcher de comparer cet ordre de grandeur avec le montant actuel de la dette de la France, qui a allègrement dépassé quant à lui les 3 000 milliards d’euros en 2023. Même si cela n’a pas de sens en soi, avec un cumulé d’un côté et une situation à une date donnée de l’autre.
 Certes, une dette et le paiement d’intérêts, comme pour un ménage, peuvent aussi se justifier lorsqu’il s’agit d’emprunter pour investir dans l’avenir. Argument souvent utilisée, d’ailleurs, par les politiques pour tenter de justifier les dérives. Argutie généralement rejetée par la plupart des économistes, qui observent que ce sont davantage les dépenses dites courantes qui nourrissent les déficits et la dette de ces dernières années que des investissements publics engageant l’avenir.
Mais surtout, nous ne devons pas perdre de vue que nous parlons d’une dette qui a tout de même triplé en 20 ans ! Nous n’avons pas investi de manière aussi spectaculaire dans des projets d’avenir notables, que l’on sache…
 Or, cette évolution défavorable se poursuit. A proportion d’ailleurs – véritable cercle vicieux – d’une charge des intérêts qui pèse sans cesse davantage sur nos finances publiques (sans même considérer les déficits successifs depuis plusieurs années de la balance des paiements, qui ne sont pas eux non plus gage d’avenir pour notre économie).
 Cette charge d’intérêts de la dette atteint en effet des records. Elle devrait excéder les 48 milliards d’euros en 2024, selon la loi de programmation des finances publiques, et devrait encore grimper sensiblement les années suivantes selon les dernières prévisions officielles, à mesure de la croissance modérée que là aussi on anticipe. Compromettant d’autant, d’ailleurs, toute velléité gouvernementale de recourir à la dette pour financer d’éventuels investissements publics jugés d’avenir.
 Une situation d’autant plus préoccupante que le gouvernement actuel dit compter justement sur la croissance future pour désendetter le pays.
A moins de redresser efficacement les finances publiques, en s’attaquant véritablement au niveau des dépenses étatiques et des collectivités territoriales, ainsi qu’aux dépenses sociales, on a peine à y croire…
 Ainsi que le rappelait encore récemment Jean-Philippe Delsol ici-même, l’excès des réglementations et des dépenses publiques entravent l’activité et découragent les initiatives.
On voit mal comment notre économie pourra se dépêtrer d’une telle situation tant que l’on ne remettra pas fondamentalement en cause ces orientations funestes.
3 commentaires
ce gouvernement ne fera rien si ce n’est que de taper sur l’epargne et les taxes
Résultat: notre roi soleil va chercher des capitaux étrangers pour tenter de réindustrialiser (vendre à la découpe) la France !
…à propos, ou en sont les turbines « arabelle »?
Cette situation n’est pas tombée du ciel. Les politiques qui en sont responsables doivent être nommés, rendre des comptes, être trainés devant les tribunaux et condamnés sévèrement… si non ça recommencera!
Le préjudice subit par la France est énorme, les français ont tendance à l’oublier un peu vite.
On harcelle bien Fillon pour des broutilles.