Au début du mois d’août, le Gouvernement a envoyé une lettre de cadrage, relative aux négociations à tenir quant à l’avenir de l’Assurance chômage, laissant assez peu de place à la discussion et enjoignant aux partenaires sociaux de trouver un accord avant la date butoir du 15 novembre, faute de quoi, la question aurait été traitée par décret. Cette situation, appelée régime de carence, qui prévalait d’ailleurs depuis 2018, est censée se terminer à la fin de l’année.
Vendredi 10 novembre, tard dans la nuit, les syndicats patronaux (MEDEF, CPME et U2P) ont adopté un protocole d’accord avec la CFDT, la CFTC et FO, protocole qui devrait se transformer en convention et entrer en vigueur une fois obtenu l’agrément de la Première ministre, Elisabeth Borne.
Les représentants des salariés et des entreprises ont donc décidé de choisir de ne pas choisir. Le patronat a obtenu la moitié de la baisse des cotisations chômage de 0,1 point qu’il réclamait (soit 0,05%, de 4,05 % à 4 %) et les syndicats la diminution de 6 à 5 mois de la durée minimum de travail, pour bénéficier de l’aide au retour à l’emploi.
Les privilèges des intermittents du spectacle, dont le coût était estimé à 1 Mds€ en 2019, ne seront pas réformés et l’injuste dégressivité des allocations chômage pour les salariés gagnant plus de 4 500€ brut par mois ne sera pas supprimée, ce qui a d’ailleurs motivé le départ de la CFE-CGC de la table des négociations.
Notons également que l’épineuse question de l’indemnisation des séniors, liée à la réforme des retraites promulguée en début d’année, a été soigneusement renvoyée aux calendes grecques.
En somme, ce compromis ne règle rien et se garde bien de proposer des pistes de réforme en profondeur du système, au détriment d’assurés sociaux qui n’ont, eux, aucun pouvoir de négociation, puisque mis à contribution avec ou sans leur accord.
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Bien sûr l’assurance chômage est un chantier. C’est même un chantier permanent.
Tout comme la France qui est un chantier permanent.
Les gouvernements et la haute fonction publique s’en font une occupation permanente.Et à quel prix ??
La France en crève.
« Mieux vaut être riche en bonne santé que malade et dans le besoin »!!!!!!!!!!!!!!