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La guerre des rues

Christian Jelen

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Emmanuel Macron a reconnu l’ampleur de la violence dans les banlieues depuis le 28 juin 2023 et il semble « déstabilisé par des casseurs sans message politique ».  Selon lui, la faute en reviendrait surtout aux réseaux sociaux et aux jeux vidéo. Décidément, l’aveuglement des politiques ne finit pas de nous surprendre. Ils ont pourtant pléthore de sources d’information, des rapports de la Cour des comptes aux notes, études, articles ou livres qui traitent des problèmes dans les banlieues. Un seul livre les éclairerait pourtant : La Guerre des rues. La violence et « les jeunes » paru en janvier 1999 mais dont le constat est d’une actualité saisissante. Journaliste au Point, spécialiste des problèmes de société et d’immigration, Jelen a enquêté pendant plus de deux ans dans les quartiers « chauds » de Marseille, Roubaix, Strasbourg, Rennes… Ses conclusions ne laissent place à aucun doute : il n’existe pas de relation de cause à effet entre le chômage, la misère et les phénomènes d’insécurité et de violence. Ce n’est pas « la faute à la société » pour reprendre le titre d’un célèbre sketch des Inconnus. Les données qu’il a rassemblées montrent que des zones moins touchées par le chômage que la moyenne nationale et mieux entretenues (la banlieue de Strasbourg, les Yvelines dans la région parisienne) subissent un taux de violence beaucoup plus élevé que d’autres régions comme le Nord de la France (Roubaix et sa banlieue) frappées de plein fouet par la désindustrialisation et la misère. De même, il n’y a pas non plus de violence dans la Creuse qui est pourtant l’un des départements les plus pauvres de France. C’est surtout le communautarisme et l’intégrisme qui poussent ces jeunes à la violence, pas la misère sociale. A cela, il faut ajouter l’éclatement de la cellule familiale, sujet que Jelen a traité dans deux autres livres intitulés Ils feront de bons Français et La famille, secret de l’intégration.

Oui, l’intégration d’une grande partie des jeunes issus de l’immigration est un échec malgré les milliards d’euros dépensés et les belles paroles proférées par les politiques et les éducateurs sociaux. Pour l’auteur, les émeutes pourraient se banaliser en France (écrit-il en 1999 !) : « L’émeute est le point culminant de l’escalade. Les manifestants saccagent des bâtiments publics pour protester contre une interpellation, une décision de justice, un accident mortel, un règlement de comptes, un acte d’autodéfense, une bavure policière. Sans se poser la moindre question, sans se soucier des faits de l’enquête ou de la vérité, sans même tenir compte de la logique ou de la loi, le groupe se retourne contre les policiers. »

Il n’y a pas de recette miracle contre ces violences. Mais ce qu’il faut, c’est arrêter de trouver des causes politiquement correctes et de parler de « sursaut républicain » à chaque fois qu’une banlieue brûle. Il faut agir, montrer que la police est faite pour assurer la sécurité, que le rôle de la justice est de condamner les délinquants, il faut faire comprendre à ces délinquants que la France n’est pas leur défouloir et qu’ils ont aussi des devoirs, pas seulement des droits. L’Etat-providence a fait faillite dans les banlieues ? Remplaçons-le par un Etat qui mette en œuvre des mesures réellement efficaces et protectrices, plutôt que de toujours condamner « avec la plus grande fermeté » et d’émettre des vœux pieux…  Le livre de Christian Jelen vaut autant, voire plus, que des dizaines et des dizaines de rapports publiés sur les banlieues françaises. Il faut le lire, le relire et le faire lire.

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1 commenter

Patricia ROUQUENELLE 8 juillet 2023 - 8:17 am

Ces élites sont nuls et aveuglés par leur idéologie. Même en les mettant le nez dans leur merde ils soutiendraient que ça sent bon.

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