Obtention du permis de conduire : une loi pour rien

L’Assemblée nationale a adopté lundi en première lecture une proposition de loi inscrite à l’ordre du jour par le groupe Renaissance destinée à rendre le permis de conduire « moins cher, plus simple, plus rapide ».

Le prix du précieux sésame avoisine actuellement les 2 000€, c’est-à-dire un peu moins de deux SMIC : une somme énorme à débourser pour de nombreux Français, notamment pour ceux résidant en zone rurale et qui en ont un besoin cruel ne serait-ce que pour se rendre sur leur lieu de travail.

Mais le texte prend le problème par le mauvais angle en cherchant à encourager le financement public du permis conduire via la création d’une plateforme nationale recensant les différents dispositifs d’aides publiques locaux et en facilitant l’usage dédié du compte personnel de formation.

En 2015, une loi avait rendu possible le recrutement d’agents publics comme inspecteurs dans les départements en surtension, ce que le texte adopté souhaite généraliser. Une idée plutôt bienvenue mais qui ne devrait vraisemblablement pas suffire pour instiller une concurrence soutenue, seule apte à faire baisser les prix, entre les auto-écoles.

Comme nous l’évoquions en 2021, les plateformes d’auto-écoles en ligne ont certes permis d’esquisser un début de concurrence dans le secteur mais pas de manière suffisamment intense pour tirer globalement les prix à la baisse.

La Belgique, par exemple, a créé un intéressant système où coexistent une filière libre et une filière réglementée, lui permettant d’afficher des coûts d’obtention du permis de conduire parmi les plus bas d’Europe. Ce qui pourrait guider notre réflexion en vue d’engager une réforme d’ampleur du secteur dans notre pays.